Côte d’Ivoire : l’ancien Président Laurent K. Gbagbo jette un regard positif sur l’Alliance des États du Sahel

Lors d’une interview accordée à Alain Foka, diffusée le 16 octobre, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a exprimé son admiration pour les dirigeants du Mali, du Burkina Faso et du Niger, qui forment l’Alliance des États du Sahel (AES). Gbagbo a salué le courage de ces dirigeants, soulignant un « bon regard » sur leur démarche face aux défis sécuritaires auxquels ils font face.

Au cours de l’entretien, il a également critiqué la CEDEAO, jugeant qu’elle n’a plus sa raison d’être. Gbagbo a rappelé ses propres expériences en tant que président, où il dénonçait l’inaction de cette organisation face à des crises majeures, comme celle liée à la rébellion dirigée par Guillaume Soro. Pour lui, le départ des trois États de la CEDEAO en 2023 illustre un besoin de changement, ces pays cherchant des solutions efficaces à des problèmes qu’il estime ignorés par l’organisation.

Gbagbo a également dénoncé la CEDEAO comme un instrument de « propagande de la France », soulignant que les ressources financières externes dictent souvent les décisions de ces institutions. Il a appelé à un financement indépendant des organisations africaines, affirmant que les États doivent choisir entre renforcer leurs structures ou les dissoudre.

Interrogé sur son soutien aux régimes issus de coups d’État, Gbagbo a défendu une position nuancée, faisant une distinction entre les « bons » et « mauvais » coups d’État. Il a mis en avant une certaine hypocrisie dans les critiques des pays occidentaux, rappelant que l’Afrique a une longue histoire de coups d’État, qu’ils soient militaires ou constitutionnels.

Enfin, l’ancien président a promis, s’il revenait au pouvoir en 2025, de rétablir des relations normales avec les États de l’AES, les considérant comme des partenaires valables. Il a critiqué la CEDEAO pour sa réticence à dialoguer avec ces pays, tout en se demandant comment certaines relations sont acceptables alors que d’autres sont rejetées.

Cette interview met en lumière la volonté de Gbagbo de repositionner son discours politique dans un contexte africain en mutation, où les enjeux de souveraineté et de coopération régionale sont plus que jamais d’actualité.

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