Justice et faits divers : un sadique sexuel plaide coupable 

Pénélope* fait la morte. Elle cesse de respirer dans l’espoir que l’homme arrête. En vain. Son bourreau continue de l’agresser. « T’es une bonne fille », lui dit-il, avant d’aller chercher une ceinture pour l’étrangler. Le cauchemar de Pénélope est encore loin d’être terminé.

Lucas Pasquariello, un agresseur sexuel extrêmement violent, a plaidé coupable au début du mois à des accusations d’agression sexuelle armée, d’agression sexuelle et de harcèlement criminel. Le Montréalais de 25 ans – toujours en liberté – reviendra en cour en janvier prochain pour les observations sur la peine.

Pour protéger l’identité de la victime, nous omettons certains éléments du dossier.
Pénélope rencontre Lucas Pasquariello sur l’application Tinder. Ils commencent à se voir à l’occasion. Lucas Pasquariello est un homme aux « réflexes violents et impulsifs », selon le résumé des faits déposé à la cour. Les gifles se transforment rapidement en coups de poing.
Une fois, Pénélope souhaite avoir une relation sexuelle protégée avec l’accusé. Il commence toutefois la relation sexuelle sans porter de condom, malgré les demandes répétées de cette dernière.
Lucas Pasquariello indique à Pénélope qu’il veut amorcer une relation BDSM (bondage, domination, soumission, sadomasochisme). Mais aucun mot de sécurité (un safeword, qu’on prononce pour signaler à l’autre qu’on veut arrêter la séance) n’est établi.

Nuit d’enfer

Puis, une nuit d’enfer : Lucas Pasquariello crie et insulte Pénélope toute la soirée. Il a consommé beaucoup d’alcool. Il menace de lui « défoncer la face » et de lui « casser le nez ». Pénélope refuse de coucher avec lui. Elle le répète à plusieurs reprises. « Je ne sais pas comment prendre cela », réplique l’accusé.

Lucas Pasquariello se met à toucher la victime. Celle-ci tombe en crise d’hyperventilation. Elle pleure continuellement. Ça n’empêche pas l’agresseur de la pénétrer sans condom. Pénélope fait la morte. Son bourreau la frappe au visage, puis l’étrangle avec une ceinture.
L’horreur se poursuit. « Come on, [Pénélope], joue, joue, joue ! », lui lance-t-il en lui faisant une clé de bras pendant l’agression.
Pénélope a peur d’être tuée. Très peur. Donc elle obéit.
Mais à un certain point, Pénélope prononce un « safeword » dans l’espoir que l’homme arrête. Il cesse un moment, mais recommence aussitôt.

« Il n’y a pas de safeword. C’est plus un jeu. Tu es mon objet. Je fais ce que je veux de toi », dit-il.
Au petit matin, Lucas Pasquariello agresse à nouveau sexuellement Pénélope. « Je vais venir en toi et tu prendras Plan B », dit-il. (Le terme « Plan B » évoque une pilule de contraception d’urgence qui peut être prise après une relation sexuelle posant un risque de grossesse non planifiée.)
Puis l’homme menace Pénélope : « Si tu oses dire que je t’ai fait du mal ce soir, je vais dire que c’est toi l’agresseur, que c’est toi qui m’as pris par le cou et qui me suivais. Les gens vont dire : pauvre moi ! »

Porter plainte

Pénélope se confie à une amie le jour même. Celle-ci l’encourage à porter plainte, ce qu’elle fait.

Le lendemain matin, Lucas Pasquariello est devant chez elle. Pénélope compose le 911. Les policiers interceptent l’homme quelques minutes plus tard dans le quartier. Il fait alors des mouvements de karaté en se parlant tout seul.
Remis en liberté, Lucas Pasquariello se met à parler de Pénélope sur les réseaux sociaux. Il publie même une photo de Pénélope, sur laquelle il est écrit @diediedie.
Me Marilou Bernard représente le ministère public, alors que Me Andrew Galliano défend le délinquant.

* Nom fictif

 

La Presse

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