Danielle Bama : une pionnière parmi les conductrices de train au Cameroun

Camerounaise de 26 ans, Danielle est l’une des quelques jeunes conductrices de la seule entreprise ferroviaire du pays. Elle a débuté sa carrière après un apprentissage, poussée par la curiosité. Ce métier est devenu une véritable passion pour elle, et elle espère inspirer d’autres jeunes femmes à suivre ses pas. Actuellement, elle conduit uniquement des trains de marchandises, mais elle aspire à piloter des trains de passagers à l’avenir.

Début du service à 6h

Chaque matin, Danielle commence son service à Yaoundé à 6 heures. Avant de prendre le volant, elle effectue un contrôle d’alcoolémie et s’inscrit sur le registre d’arrivée.

« La première chose que nous faisons, raconte-t-elle, c’est une réunion de sécurité. Après cela, si la locomotive est prête au dépôt, je la prends, on me donne le feu vert, je me dirige vers la gare, où j’attends les instructions du chef de gare avant d’entamer mes manœuvres. » Elle s’assure alors que la locomotive fonctionne correctement.

Fierté et admiration

Il lui arrive de s’étonner d’être arrivée à ce stade. Au départ, elle ne croyait pas que ce métier était fait pour elle et l’a même initialement refusé.

« J’ai reçu beaucoup de conseils à la maison jusqu’à ce que je change d’avis, que je dépose ma candidature, et c’est ainsi que j’ai réussi le concours et me voilà ici », se remémore-t-elle.

Aujourd’hui, Danielle s’est intégrée et ressent une fierté d’être admirée par certains qui ne s’attendaient pas à voir une femme aux commandes d’un train.

« L’atmosphère de travail est plutôt agréable maintenant, bien que cela n’ait pas toujours été le cas au début, admet-elle. Pourquoi ? Parce qu’en tant que femme, lorsque l’on arrive dans un environnement majoritairement masculin, il est difficile de s’adapter. Pour celles d’entre nous qui n’ont pas eu d’expérience avec des hommes auparavant, que ce soit au collège ou à l’université, cela peut être déstabilisant. Cependant, tout dépend aussi de l’accueil de nos collègues. Ici, ils sont vraiment chaleureux. »

Reconnaissance des capacités

Jean-Paul Ngono, collègue de Danielle, souligne ses compétences : « Regardez, une jeune femme comme elle conduit la locomotive, effectue des diagnostics et gère diverses pannes. Elle accomplit beaucoup de tâches et fait du très bon travail. »

Danielle ne souhaite pas rester conductrice manœuvre à la gare de Yaoundé pour toujours. Elle aspire à devenir conductrice principale pour transporter des passagers sur les lignes de la Camrail. Pour atteindre cet objectif, elle est déterminée à se donner à fond.

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