Niger : pour des soupçons de plusieurs ordres, neuf personnes sont provisoirement déchues de la nationalité

Hier, 10 octobre 2024, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, a signé un décret portant déchéance de nationalité pour plusieurs individus soupçonnés de diverses infractions graves. Cette décision intervient dans le cadre d’une lutte contre le terrorisme et les menaces à la sécurité nationale, conformément aux dispositions de l’ordonnance n° 2024-43.

Contexte juridique et objectifs

La déchéance de nationalité est un outil juridique controversé qui vise à sanctionner les personnes impliquées dans des activités menaçant la paix et la sécurité publiques. Le décret s’appuie sur la création d’un fichier des individus soupçonnés de terrorisme et d’autres crimes graves, permettant une réponse légale face à des actes jugés dangereux pour l’État.

Liste des personnes concernées

Neuf individus ont été nommément cités dans ce décret : Rhissa Ag Boulla, né le 1er janvier 1957 à Iférouane ; Pagoui Hamidine Abdou, né le 1er janvier 1973 à Ingall ; Amadou N’Gade Hamid, né le 30 juin 1981 à Niamey ; Abdoul Kader Mohamed, né le 6 avril 1973 à Agadez ; Abou Mahamadou Tarka, né le 7 avril 1950 à Belbédji/Zongo ; Daouda Djibo Takoubakoye, né le 27 novembre 1975 à Latakabia ; Karingama Wali Ibrahim, né le 29 août 1963 à Zinder ; Harouna Gazobi Souleymane, né le 10 janvier 1974 à Malbaza ; et Moussa Moumouni, né le 1er janvier 1985 à Tchibba Tombo.

Ces personnes sont accusées de complot contre l’autorité de l’État, d’intelligence avec des puissances étrangères, ainsi que de diffusion de propos perturbant l’ordre public.

Réactions et implications

Cette décision suscite déjà des critiques au sein de la société civile et des défenseurs des droits humains, qui s’inquiètent d’un potentiel abus de pouvoir et d’une stigmatisation de certaines communautés. Les enjeux de sécurité nationale doivent être équilibrés avec le respect des droits fondamentaux.

Ce décret du 10 octobre 2024 représente une étape significative dans la stratégie du gouvernement nigérien pour lutter contre le terrorisme. Cependant, il soulève des questions cruciales sur l’application de la justice, la transparence des procédures et le respect des droits de l’homme. Les implications de cette décision méritent une attention soutenue tant sur le plan légal que sociétal.

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