À Tunis, la Tunisie et le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) ont lancé le 23 avril un vaste projet destiné à restaurer les paysages forestiers dégradés et à soutenir l’économie rurale face aux défis climatiques. Dénommé Projet de promotion de l’agroforesterie et de restauration des paysages forestiers dégradés (PARFD), ce programme s’inscrit dans la stratégie nationale de développement durable et l’engagement de la Tunisie à réduire son intensité carbone de 45 % d’ici 2030.
La cérémonie de lancement a rassemblé Malinne Blomberg, directrice générale adjointe de la BAD pour l’Afrique du Nord, Haykel Hochlef, chef de cabinet du ministre de l’Agriculture, Mohamed Naoufel Ben Haha, directeur général des Forêts, et Bedhief Sahbi, coordonnateur du projet.
Doté d’un financement de 23,72 millions de dollars, le PARFD est soutenu par trois sources : 17 millions de dollars du Fonds stratégique pour le climat de la BAD, 6,06 millions du gouvernement tunisien, et 660 000 dollars de contributions locales.
Le projet prévoit la restauration de 33 200 hectares de terres à travers des pratiques de foresterie et d’agroforesterie, ainsi que la valorisation de 2 450 hectares de terrains privés par des sous-projets liés aux cultures forestières, aromatiques et médicinales.
Pour Mohamed Naoufel Ben Haha, cette initiative représente « une avancée majeure dans la réponse au changement climatique et dans la promotion du développement durable dans les régions rurales ».
Le PARFD vise aussi à valoriser les terres privées adjacentes aux forêts publiques grâce à des partenariats novateurs entre l’État et les agriculteurs, mêlant restauration écologique et opportunités économiques.
Par ailleurs, le projet formera 42 000 personnes aux pratiques durables afin de favoriser une gestion responsable des ressources naturelles et de soutenir l’économie locale. En misant sur les chaînes de valeur vertes, le PARFD ambitionne de générer près de 4 500 emplois dans les gouvernorats de Béja, Siliana et Bizerte.
Sur le plan environnemental, le projet contribuera à séquestrer 32 millions de tonnes de carbone sur 25 ans, améliorant ainsi sensiblement l’empreinte carbone de la Tunisie.
En combinant restauration des écosystèmes, création de richesses et développement de filières agricoles durables, ce programme entend renforcer la résilience climatique des communautés rurales et améliorer leurs conditions de vie.