Le rapport 2025 sur le risque pays en Côte d’Ivoire, dévoilé par Bloomfield Intelligence à Abidjan, confirme la résilience économique du pays malgré une légère dégradation de sa note, passée de 6,5 à 6,3. La Côte d’Ivoire demeure néanmoins classée parmi les pays à « risque faible », ce qui rassure les investisseurs quant à la stabilité de l’environnement économique.
Devant un parterre d’acteurs économiques et de membres du gouvernement, Stanislas Zézé, PDG de Bloomfield Investment Corporation, a précisé que la note reflète une performance macroéconomique toujours solide (8,1%), un climat des affaires stable (6,5%), mais aussi quelques dégradations : finances publiques (-50 points de base), système financier (-10 points) et risque sociopolitique (-40 points).
Malgré cela, il affirme que la Côte d’Ivoire reste attractive pour les investissements. « Le pays reste dans la catégorie des risques faibles. Nous encourageons les investisseurs à lui faire confiance », a-t-il déclaré.
Stanislas Zézé a également insisté sur le fait que la croissance économique, bien que robuste, ne se traduit pas suffisamment dans les indicateurs sociaux. Il souligne des écarts importants : espérance de vie limitée à 58 ans contre une moyenne mondiale de 72 ans, et une durée moyenne de scolarité de seulement 4,2 ans contre 8,7 ans à l’échelle mondiale.
Concernant la dette publique, il estime que le niveau d’endettement est modéré (51% du PIB), mais appelle à une meilleure structuration. « Il faut que cette dette soit davantage libellée en monnaie locale pour limiter les risques liés au change », recommande-t-il.
Le rapport note par ailleurs la solidité du système financier ivoirien, même si le recours excessif au financement à court terme demeure problématique. Sur le plan macro, l’inflation reste contenue à 3,5%, légèrement au-dessus de la norme de l’UEMOA. Le contexte sécuritaire s’est nettement amélioré depuis 2013, bien que le nord du pays reste exposé au risque terroriste.
Le taux de chômage officiel a chuté à 2,3% en 2023, contre 6,6% en 2010. Toutefois, le PDG de Bloomfield préfère attirer l’attention sur la précarité de l’emploi, qui touche aujourd’hui 73% de la population active. Le taux de pauvreté, lui, a reculé à 37% contre 54% en 2010.
Également présent, le président de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance, Épiphane Zoro Ballo, a mis en avant les efforts en matière de transparence, notamment avec la digitalisation des déclarations de patrimoine. La Côte d’Ivoire recense actuellement 10 000 assujettis, soit bien plus que le Sénégal (4 000) ou le Burkina Faso (5 000).
Le rapport de Bloomfield Intelligence se veut un outil d’aide à la décision pour les gouvernants et les investisseurs. Il permet d’évaluer les principaux risques liés à un pays et de mieux orienter les stratégies d’investissement.
