Depuis hier, mardi 15 avril 2025, les cadres de la Direction Générale des Impôts (DGI) sont réunis à Cotonou, à l’hôtel Golden Tulip, pour une session de formation axée sur l’intégration des enjeux de genre dans les politiques fiscales. Cette initiative, qui s’étend jusqu’au 17 avril, s’inscrit dans le cadre du projet Gender Equality in Taxation (GET), piloté par Expertise France avec l’appui de la DGI.
Le projet GET ambitionne de transformer les administrations fiscales et douanières en leur fournissant des outils adaptés pour promouvoir la justice sociale et l’égalité entre les sexes à travers des réformes fiscales inclusives. Pour Awa Ndiaye, cheffe du projet, certains dispositifs actuels comme les incitations fiscales à l’investissement tendent à avantager les hommes, davantage représentés dans certains secteurs économiques. Elle souligne que la fiscalité peut soit corriger les déséquilibres existants, soit, à l’inverse, les aggraver. Le projet s’articule autour de trois axes majeurs : le soutien aux réformes fiscales, le renforcement du plaidoyer, et la production de données pertinentes sur le sujet.
Le Bénin figure parmi les premiers pays engagés dans cette démarche. Un choix justifié, selon Awa Ndiaye, par l’ouverture manifeste des autorités fiscales béninoises à intégrer les préoccupations des contribuables dans leurs réformes. Une dynamique confirmée par Nicolas Yenoussi, Directeur général des Impôts, qui y voit un prolongement naturel des efforts de modernisation entrepris par son institution depuis près d’une décennie.
Ce séminaire de formation présente trois intérêts majeurs. Il permet d’abord de renforcer les capacités techniques des équipes de la DGI sur une thématique stratégique. Ensuite, il offre un cadre pour repérer les biais éventuels dans les politiques fiscales actuelles et proposer des ajustements pertinents. Enfin, il vise à rendre le système fiscal plus équitable, en prenant en compte les réalités spécifiques des femmes entrepreneures, notamment en matière de formalisation de leurs activités.
Dans son intervention, Nicolas Yenoussi a réaffirmé la volonté de faire de la DGI un modèle en matière de fiscalité sensible au genre. Il a encouragé les participants à s’impliquer pleinement dans les échanges, structurés autour de trois axes : les politiques fiscales elles-mêmes, l’organisation interne de l’administration et les interactions avec les contribuables. Un espace de dialogue avec le réseau de femmes entrepreneures Wifund est également prévu, afin de confronter les approches et enrichir les réflexions.