Jamieson Greer, représentant du commerce des États-Unis (USTR), et He Lifeng, vice-Premier ministre chinois, ont tenu une discussion en visioconférence le 26 mars. Cet échange, le premier entre les deux responsables, a permis à chaque partie d’exprimer ses inquiétudes sur les pratiques économiques et commerciales de l’autre.
Le bureau de Jamieson Greer a indiqué que la conversation avait été « franche », l’administration américaine ayant saisi cette occasion pour dénoncer les politiques économiques de Pékin, jugées « injustes et anticoncurrentielles ». En retour, He Lifeng a fait part des préoccupations de la Chine face aux nouvelles mesures tarifaires américaines, en particulier l’instauration d’une surtaxe de 20 % sur l’ensemble des importations chinoises et la menace de droits de douane dits « réciproques » à compter du 2 avril.
Ces taxes, voulues par l’administration Trump, prévoient que les produits chinois entrant aux États-Unis soient soumis au même taux que celui appliqué aux exportations américaines vers la Chine. Pékin s’inquiète également des enquêtes de l’USTR, qui pourraient déboucher sur des restrictions tarifaires supplémentaires, notamment dans certains secteurs clés. Une autre source de tensions réside dans les sanctions liées à la crise du fentanyl, un opioïde à l’origine d’une grave crise sanitaire aux États-Unis. Washington accuse certaines industries chinoises de faciliter la production et le trafic de cette substance.
Malgré ces divergences, les deux puissances ont réaffirmé leur volonté de maintenir des relations économiques stables et de poursuivre le dialogue sur les sujets d’intérêt commun. Cet échange s’inscrit dans une série de discussions économiques, après un premier contact en février entre He Lifeng et le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent.
Depuis, les tensions commerciales se sont accrues avec l’imposition par Washington de taxes supplémentaires de 25 % sur l’acier et l’aluminium, portant ces droits à 45 % lorsqu’ils concernent des importations en provenance de Chine. De plus, les États-Unis ont menacé d’augmenter les taxes sur les importations en provenance des pays achetant du pétrole au Venezuela, une mesure qui pourrait encore affecter Pékin, premier client de Caracas, devant l’Inde et les États-Unis.