Le secteur bancaire malien traverse une crise majeure après l’arrestation de plusieurs employés d’Ecobank Mali, accusés d’avoir transmis des messages SWIFT liés à des garanties financières. En réaction, l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (APBEF) a décidé de suspendre jusqu’à nouvel ordre tous les transferts de garanties bancaires en faveur de la société Énergie du Mali (EDM-SA) et des structures publiques et parapubliques.
Tout a commencé le 8 mars avec l’interpellation de plusieurs employés d’Ecobank Mali, une situation jugée inacceptable par le Syndicat national des banques, assurances et établissements financiers (SYNABEF). Selon la direction d’Ecobank et l’APBEF, ces arrestations violent l’indépendance du secteur bancaire, car les transactions effectuées respectaient les normes en vigueur. En guise de protestation, les banques organiseront des sit-in dans tout le pays du 10 au 12 mars et bloquent immédiatement les garanties financières pour EDM-SA et les institutions publiques.
EDM-SA, principal fournisseur d’électricité du pays, dépend fortement de ces garanties pour financer ses activités, notamment l’achat de carburant pour ses centrales et le paiement de ses fournisseurs. Une interruption prolongée risque de perturber l’approvisionnement en énergie et de compromettre plusieurs projets d’infrastructure.
D’autres secteurs pourraient également être touchés, la suspension des garanties freinant le financement des infrastructures publiques, de la santé et de l’éducation. Le secteur bancaire malien, qui a émis 500 milliards de FCFA de garanties pour les entités publiques au cours des deux dernières années, pourrait voir le climat des affaires se détériorer davantage.
Cette crise met en lumière la fragilité du système financier malien et pose la question des relations entre l’État et les institutions bancaires. Une issue rapide sera nécessaire pour éviter des répercussions économiques à grande échelle.
