La France propose la création d’une « Banque européenne de la décarbonation et de l’électrification » pour soutenir les entreprises industrielles du continent dans leur transition énergétique. Cette initiative, annoncée par Bercy ce 17 février, vise à aider les industries européennes à se débarrasser des énergies fossiles et à investir dans des solutions plus écologiques.
Le gouvernement français a soumis cette proposition à la Commission européenne il y a un mois et compte la défendre lors des prochains conseils européens de la Compétitivité et de l’Énergie en mars. Paris souhaite que le modèle de subventions mis en place pour soutenir les entreprises nationales dans leur électrification et réduction des émissions de CO2 soit étendu à l’ensemble de l’UE.
Ce mécanisme français, en place pour les 50 sites industriels les plus polluants, attribue des financements pour chaque tonne de CO2 évitée. Le modèle propose des appels d’offres sur une période de 10 à 15 ans, avec des fonds provenant du fonds européen d’innovation. Cependant, les entreprises hésitent à investir dans la décarbonation car elles jugent ces projets non rentables avec le prix actuel des crédits carbone.
La France souhaite que ce système devienne plus avantageux, en complétant les subventions par des fonds futurs issus du marché européen de l’échange de quotas d’émissions (ETS). Le projet permettrait de financer la transition industrielle avec des technologies de décarbonation variées, telles que le solaire thermique, le nucléaire ou le captage du CO2. La France estime que les investissements nécessaires pour décarboner son industrie s’élèvent à entre 50 et 80 milliards d’euros, tandis que la Commission européenne évalue le besoin total à 600 à 700 milliards d’euros pour l’ensemble de l’UE.
