Le Pool judiciaire financier, établi en septembre 2024 après la disparition de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), a annoncé qu’il examinait des transactions suspectes concernant plus de 125 milliards de FCFA. Cette initiative s’inscrit dans la continuité de la lutte contre les biens mal acquis, lancée sous l’ancien régime et poursuivie par les autorités actuelles.
Dans un communiqué diffusé dimanche, le procureur financier El Hadji Alioune Abdoulaye Sylla a indiqué que le Pool judiciaire financier envisageait d’ouvrir une information judiciaire sur des activités potentiellement liées au blanchiment de capitaux. Selon la loi n° 2024-08 sur le blanchiment de capitaux et autres crimes financiers, cette enquête pourrait inclure des accusations d’association de malfaiteurs, de blanchiment, d’escroquerie sur les fonds publics, de corruption, de trafic d’influence et d’abus de biens sociaux.
Le procureur a précisé que plusieurs rapports émanant de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) étaient actuellement en cours d’analyse. Ces documents révèlent l’implication de plusieurs individus dans des mécanismes complexes de blanchiment de fonds, souvent via des sociétés écrans utilisées pour des transactions suspectes estimées à plus de 125 milliards de FCFA.
Le Pool judiciaire financier, créé en 2023, remplace la CREI, célèbre pour avoir jugé de nombreux responsables du régime de l’ancien président Abdoulaye Wade, dont son fils Karim Wade. Cette nouvelle entité est dédiée à la répression des infractions économiques et financières, et elle est rattachée au tribunal de grande instance de Dakar et à la Cour d’appel de la capitale sénégalaise.