Le gouvernement tchadien prévoit de lever 360 milliards FCFA (environ 572,2 millions USD) en 2025 sur le marché des titres publics de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), selon son calendrier indicatif des émissions. Cette somme représente une légère baisse de 40 milliards FCFA (62,08 millions USD) par rapport aux 400 milliards FCFA (620,8 millions USD) prévues en 2024.
Les fonds récoltés seront utilisés pour combler une partie du déficit budgétaire du pays, estimé à 388,77 milliards FCFA (603,4 millions USD) pour l’exercice 2024. Toutefois, cette levée de fonds se fera dans un contexte particulier, marqué par un resserrement de la liquidité sur le marché régional.
La situation est d’autant plus complexe que la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC) a réajusté ses taux de pondération pour les États membres, allant jusqu’à 100 % pour certains pays, ce qui pourrait réduire l’appétit des banques pour prêter aux États en raison du risque souverain élevé. Cette décision, selon l’analyste économique camerounais Laurice Serge Eteki, pourrait compliquer la mise en œuvre des budgets dans la région. Il soulève également des incertitudes concernant la capacité du Tchad à atteindre ses objectifs de financement sur le marché régional, suggérant que la COBAC pourrait devoir réévaluer ses taux de pondération pour faciliter les emprunts.