Le Trésor marocain a brillamment réalisé sa première adjudication de l’année 2025, levant 7 milliards de dirhams, soit environ 700 millions USD. Cette émission a connu un accueil très favorable sur le marché, avec une demande record de plus de 12 milliards de dirhams (1,2 milliard USD), un montant inédit depuis cinq mois.
Ce succès témoigne de la confiance des investisseurs dans les fondamentaux économiques du Maroc et dans la gestion rigoureuse de ses finances publiques. Les rendements des titres à 10, 20 et 30 ans ont enregistré une baisse, respectivement de 5, 4 et 22 points de base, ce qui montre un intérêt croissant pour la dette à long terme. Cependant, une légère hausse a été observée sur la courbe secondaire, indiquant une demande soutenue et un marché obligataire dynamique.
Malgré l’absence de besoins de financement immédiats, cette opération renforce la crédibilité du Trésor marocain, qui bénéficie d’un excédent de trésorerie de plus de 12 milliards de dirhams (1,2 milliard USD), prouvant une gestion saine et un environnement financier stable. Les analystes d’Attijari Global Research (AGR) estiment que le Trésor marocain continuera de bénéficier de conditions favorables sur le marché des enchères jusqu’au premier trimestre 2025, consolidant ainsi la confiance des investisseurs.
Parallèlement, Bank Al-Maghrib (BAM), la banque centrale du Maroc, a annoncé un projet ambitieux visant à créer un marché secondaire pour les créances douteuses ou impayées (CNP). Ce marché facilitera le transfert de ces créances par les banques, un secteur ayant vu une augmentation notable des créances impayées ces dernières années. Cette initiative fait partie des réformes pour maintenir la stabilité financière du pays et renforcer la résilience du secteur bancaire.
Le secteur financier marocain continue de montrer sa résilience, avec une hausse de 17,3 % du résultat net agrégé des banques pour le premier semestre 2024. Ce dynamisme est particulièrement impressionnant dans un contexte économique mondial incertain.
Sur le plan macroéconomique, Bank Al-Maghrib prévoit un ralentissement de la croissance du PIB en 2024, estimée à 2,6 %, après une augmentation de 3,4 % en 2023. Toutefois, les perspectives restent positives à moyen terme, avec une prévision de croissance de 3,9 % pour 2025 et 2026. L’inflation, qui avait atteint 6,1 % en 2023, devrait considérablement diminuer pour s’établir à 1 % en 2024.
Le succès de cette levée de fonds et la solidité des bases économiques du pays renforcent la position du Maroc, qui continue de jouer un rôle de premier plan en Afrique du Nord et sur la scène internationale.
