La 3e édition du Forum économique public-privé Japon-Afrique a débuté hier, lundi 16 décembre 2024 à Abidjan, réunissant des membres de gouvernements, des dirigeants d’entreprises japonaises et des représentants d’organisations patronales africaines.
Lors de l’ouverture, Masaki Ogushi, vice-ministre japonais du Commerce et de l’Industrie, a souligné que le Japon souhaite « accélérer les échanges avec l’Afrique », dont les relations commerciales avec Tokyo restent encore faibles. Il a annoncé qu’un budget supplémentaire d’environ 1 milliard de dollars serait alloué cette année pour encourager les investissements, « au bénéfice tant du Japon que de l’Afrique, en créant des secteurs porteurs pour l’avenir ».
M. Ogushi a précisé que le Japon est prêt à soutenir l’Afrique en matière de connectivité, d’infrastructures socio-économiques et de transition énergétique. Le pays entend également appuyer ses start-ups pour pénétrer le marché africain.
Ce forum met en lumière l’intérêt croissant pour l’Afrique, en raison de son potentiel de croissance économique, de ses ressources naturelles et de son dynamisme multisectoriel.
Plusieurs start-ups japonaises ont présenté leurs innovations technologiques, et M. Ogushi a exprimé l’espoir que les pays africains saisiront cette occasion pour développer davantage les échanges avec les entreprises japonaises.
Selon la Banque mondiale, seulement 36 % des 1,3 milliard d’habitants de l’Afrique ont accès à Internet, avec des services de faible qualité. Malgré des progrès, la connectivité reste un défi majeur pour le continent. Des partenariats publics-privés sont donc nécessaires pour financer l’investissement dans le secteur. Selon des experts, environ 86 milliards de dollars sont nécessaires pour connecter l’ensemble de l’Afrique.
Le Premier ministre ivoirien, Robert Mambé, a affirmé que « l’Afrique est le continent du moment et du futur », grâce à sa population jeune, ses atouts économiques et la conjoncture internationale. Il a encouragé les investisseurs japonais à saisir les opportunités offertes par ce forum, qui se tient tous les trois ans, pour renforcer la coopération entre entreprises japonaises et africaines.
Dans un contexte international marqué par des crises et des enjeux climatiques, M. Mambé a insisté sur la nécessité de valoriser les matières premières africaines et de promouvoir le secteur privé comme priorité.
Ahmed Cissé, président du Patronat ivoirien, a exprimé, au nom des fédérations patronales de l’Afrique de l’Ouest, le souhait de voir les relations entre les entreprises japonaises et africaines aboutir à des joint-ventures et des partenariats. Il a salué la tenue de ce forum en Côte d’Ivoire, le premier en Afrique de l’Ouest, et a appelé à une coopération accrue dans les domaines du digital, de la finance verte et de la logistique. Les deux premières éditions avaient eu lieu en Afrique du Sud et à Nairobi.
Le ministre ivoirien du Commerce et de l’Industrie, Dr Souleymane Diarrassouba, a rappelé que les échanges commerciaux entre l’Afrique et le Japon avaient atteint 26 milliards de dollars US en 2023. Le Japon figure parmi les quatre premières puissances économiques mondiales.
Cette progression est soutenue par la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), lancée en 1993, qui vise à encourager la communauté internationale à apporter plus de soutien à l’Afrique. Lors de l’édition 2022, le Japon a annoncé un soutien de 30 milliards de dollars US aux pays africains pour les trois années suivantes, dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant.