Economie : l’Éthiopie amorce une libéralisation partielle de son système bancaire

Le Parlement éthiopien a approuvé, ce mardi, une réforme partielle de son système bancaire, permettant l’entrée d’acteurs étrangers dans le secteur bancaire du pays, qui reste encore largement dominé par l’État, a annoncé Fana BC, un média proche du gouvernement.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2018, le Premier ministre Abiy Ahmed a exprimé sa volonté de mettre en place des réformes économiques ambitieuses, visant à moderniser une économie fortement étatisée, très réglementée et peu ouverte aux investissements étrangers.

Cependant, plusieurs conflits internes, dont la guerre dévastatrice dans la région du Tigré (2020-2022), ont freiné ces réformes.

Mardi, les députés ont largement voté en faveur d’une loi permettant aux banques étrangères d’implanter des succursales et d’opérer en Éthiopie, selon un communiqué de Fana BC. Cette législation ouvre également la porte à des investissements étrangers dans le secteur bancaire, bien que la part des investisseurs étrangers ne puisse excéder 49%.

Selon Samson Berhane, analyste indépendant, cette mesure constitue un grand progrès, non seulement en permettant l’entrée de plus de banques étrangères, mais aussi en attirant des capitaux étrangers dans d’autres secteurs, créant ainsi davantage d’emplois.

Cette libéralisation s’inscrit dans un ensemble de réformes économiques menées ces derniers mois pour démontrer l’ouverture de l’Éthiopie aux affaires. En juillet dernier, dans le cadre d’un prêt accordé par le FMI, l’Éthiopie a réformé son régime de change ultra contrôlé, en permettant aux banques commerciales de fixer librement le taux de change.

Avec une population de 120 millions d’habitants, l’Éthiopie, le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, a enregistré des taux de croissance économique élevés, souvent supérieurs à 10% annuels, entre 2004 et 2019. Toutefois, les effets de la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine ont eu un impact sur l’économie, avec une croissance moyenne de 5,9% entre 2020 et 2023 et une inflation passant de 20,4% à 30,2% sur la même période, selon la Banque mondiale.

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