Bénin: l’anacarde une filière en pleine mutation

La production d’anacarde au Bénin a augmenté de 9 % au cours de la campagne 2023-2024 pour atteindre les 203 844 tonnes. Avec un rendement moyen à l’arbre  de 4,75 kg, cette filière, deuxième culture d’exportation du pays, reste confrontée à plusieurs défis.

Selon le dernier rapport publié par la Direction de la Statistique Agricole du Ministère de l’agriculture, la culture de l’anacarde au Bénin est un pilier essentiel de l’agriculture et de l’économie du pays. Sur les cinq dernières années, la production de l’anacarde a connu un niveau d’accroissement global de 56,5 %.

Une filière très biologique : Moins de trois producteurs d’anacarde sur cent utilisent de fertilisants dans les plantations. Parmi ceux qui l’utilisent, les types de fertilisants rencontrés sont : les fertilisants chimiques avec 88,52% et les engrais organiques à hauteur de 15,57%. Ces fertilisants ne sont pas directement appliqués à l’anacardier mais plutôt aux cultures mixtes. L’opération culturale la plus courante est le désherbage pratiqué par plus de quatreproducteurs sur cinq. Le labour (40,27%), l’élagage (39,58%), les éclaircies (19,20%) sont les autres opérations culturales les plus pratiquées sur les plantations d’anacarde. Les producteurs adoptent plusieurs techniques de séchage de noix simultanément. Un peu plus de la moitié des producteurs (51,17 %) font un séchage au sol, 38,85% utilisent des bâches et 30,92 % font sécher les récoltes sur des sols cimentés.

Les récoltes sont généralement faites par ramassage des noix tombées des arbres (96,37%) et stockées dans les habitats en attente de commercialisation par plus de neuf producteurs sur 10. En ce qui concerne les matériels de stockage, plus de sept producteurs sur 10 utilisent les sacs de polypropylène communément appelés sacs en plastique, un quart d’entre eux utilisent des sacs de jute et 10% des paniers et/ou bol.

Répartition géographique : La culture de l’anacarde est répandue dans plusieurs régions du Bénin, notamment dans le nord et le centre du pays. Les zones de production les plus importantes comprennent les départements de l’Atacora, de la Donga, du Borgou, des Collines, et du Zou.

Importance économique : L’anacarde est l’une des principales cultures de rente au Bénin, générant des revenus pour des milliers de familles rurales. La vente de noix de cajou constitue une source de revenus cruciale pour de nombreux agriculteurs, contribuant ainsi à la réduction de la pauvreté et à la stimulation de l’économie locale.

Saisons de culture : La saison de plantation de l’anacarde au Bénin se situe généralement entre les mois de mars et de juin, avec une période de récolte qui s’étend de fin avril à début juin. La récolte des noix de cajou intervient généralement entre les mois de février et de mai de l’année suivante.

Techniques de culture : La culture de l’anacarde nécessite des soins attentifs, notamment en ce qui concerne la préparation du sol, la plantation, l’irrigation et la protection contre les maladies et les ravageurs. Les agriculteurs béninois utilisent généralement des pratiques agricoles traditionnelles, mais des initiatives de formation et de sensibilisation sont mises en œuvre pour promouvoir des méthodes de culture plus efficaces et durables.

Défis : Malgré son importance économique, la culture de l’anacarde au Bénin est confrontée à plusieurs défis, notamment les fluctuations des prix sur le marché international, les maladies des plantes telles que la maladie de la pomme-cajou, et les difficultés d’accès aux marchés et aux infrastructures de transformation. Cependant, des efforts sont en cours pour relever ces défis et promouvoir le développement durable de la filière anacarde au Bénin car les  unités de transformation  ne tournent pas encore à leur plein potentiel.

La culture de l’anacarde joue un rôle crucial dans l’économie agricole, offrant des opportunités de revenus pour les agriculteurs et contribuant à la croissance économique du pays. Avec une gestion efficace des défis actuels, cette culture a le potentiel de prospérer davantage et de bénéficier à un plus grand nombre de communautés rurales au Bénin.

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