Le 31 octobre 2024, le Conseil national de la transition (CNT) du Mali a adopté une loi criminalisant l’homosexualité, une décision qui marque un tournant dans le paysage législatif du pays. Cette loi stipule que toute personne s’engageant dans des pratiques homosexuelles, ainsi que ceux qui les promeuvent, sera passible de poursuites judiciaires. Le ministre de la Justice, Mamadou Kassogue, a affirmé que ces mesures sont essentielles pour préserver les valeurs culturelles et traditionnelles du Mali.
Cette nouvelle législation intervient dans un contexte où le Mali, en grande partie musulman, n’avait jusqu’à présent aucune sanction pénale spécifique contre l’homosexualité. Kassogue a souligné l’importance de respecter les coutumes locales, affirmant : « Nous n’accepterons pas que nos coutumes et nos valeurs soient violées par des personnes venues d’ailleurs. »
L’adoption de cette loi s’inscrit dans un ensemble de réformes plus larges, dont l’introduction de dispositifs comme le bracelet électronique pour réduire les incarcérations et la répression de crimes tels que la trahison et l’esclavage par ascendance. Bien que les détails des sanctions prévues par cette loi n’aient pas encore été publiés, le vote du CNT a été largement en faveur, avec 132 voix pour et une contre.
La criminalisation de l’homosexualité dans de nombreux pays continue de susciter des inquiétudes au niveau international. Selon un rapport de l’Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes (ILGA), environ un tiers des pays du monde condamnent encore les relations homosexuelles, avec des sanctions pouvant aller jusqu’à la peine de mort dans certains cas. Ce phénomène s’accompagne d’une tendance générale à la régression des droits des personnes LGBTQ+ sur le continent africain et dans certaines régions d’Asie.
La décision du Mali s’inscrit dans un contexte plus large de résistance face à la décriminalisation de l’homosexualité, alors que de nombreux pays et organisations militent pour l’égalité des droits et la protection des minorités sexuelles. La promulgation de cette loi par la junte militaire au pouvoir reste un sujet de préoccupation pour les défenseurs des droits humains, qui craignent une augmentation de la stigmatisation et de la violence envers les personnes LGBTQ+ au Mali.