Le dernier bilan des inondations tragiques en Espagne révèle une situation désastreuse : au moins 95 personnes ont perdu la vie dans le sud-est du pays entre mardi et mercredi. Les sauveteurs ont terminé d’inspecter les zones touchées mercredi soir.
Dans la région de Valence, la plus touchée, on dénombre 92 morts. Deux autres victimes sont à déplorer en Castille-La Manche, et une en Andalousie. Ce bilan, le plus lourd depuis les inondations de 1973 qui avaient causé 300 décès, pourrait encore augmenter en raison de nombreux disparus, a averti le ministre de la Politique territoriale, Ángel Víctor Torres.
Les habitants des zones sinistrées expriment leur choc. Emilio Muñoz, un septuagénaire d’Utiel, confie : « Il n’y a plus rien à sauver […] J’ai tout perdu en une nuit. » Bien que la pluie ait cessé, les fortes précipitations de la veille ont plongé de nombreuses localités dans le chaos, laissant des milliers d’habitants sans électricité.
Des pluies records ont déferlé mardi, entraînant l’alerte rouge de l’Agence nationale de météorologie. À Chiva, un petit village, 491 litres d’eau par m² sont tombés en seulement huit heures, un volume équivalent à une année de pluie. Les services d’urgence ont effectué 200 sauvetages terrestres et 70 aériens en une journée, selon le président de la région de Valence, Carlos Manzón.
Alors que des questions se posent sur la réactivité du gouvernement régional, un deuil national de trois jours a été décrété par Madrid, avec une visite du Premier ministre Pedro Sánchez prévue sur place. Le roi Felipe VI a également exprimé sa « dévastation ».
Les scientifiques soulignent que la côte méditerranéenne espagnole est souvent affectée par des phénomènes météorologiques extrêmes, notamment la « gota fría », et avertissent que l’intensification de ces événements est liée au changement climatique.