En 2023, les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) ont atteint 57,1 milliards de tonnes d’équivalent CO2, enregistrant une augmentation de 1,3 % par rapport à 2022.
Ce rapport de l’ONU souligne que les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont atteint un niveau record en 2023, créant un « fossé immense » avec les objectifs nécessaires pour limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 degré Celsius. Voici un aperçu en cinq chiffres..
57,1 gigatonnes
Les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) ont atteint en 2023 57,1 milliards de tonnes d’équivalent en dioxyde de carbone (Gt éq. CO2), indique le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) dans son rapport annuel de 2024 sur « l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions » (Emissions Gap Report), publié jeudi. Il s’agit d’une hausse de 1,3 % par rapport à 2022, une croissance bien supérieure à la moyenne annuelle de 0,8 % de la décennie précédant la pandémie de COVID-19.
+3,1 °C
Les politiques climatiques actuelles se traduiront par une hausse de la température moyenne planétaire de 3,1 degrés Celsius (°C) d’ici la fin du siècle. « Nous jouons avec le feu », a prévenu le secrétaire général de l’ONU António Guterres, jeudi, ajoutant qu’il « n’est plus possible de jouer avec le temps ». Les émissions mondiales doivent diminuer de 22 milliards de tonnes d’ici 2030 pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, soit l’objectif le plus ambitieux de l’Accord de Paris sur le climat de 2015. Il s’agit d’un « fossé immense », note le rapport.
277 $
Il est encore possible de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, insiste le rapport. Les solutions technologiques permettant des réductions de GES à un coût inférieur à 277 $ par tonne sont suffisantes pour combler l’écart entre la trajectoire actuelle des émissions et les niveaux requis pour 2030 et 2035. C’est le cas notamment dans le secteur de l’électricité, principal émetteur mondial de GES avec 15,1 Gt éq. CO2 en 2023, où l’éolien et le solaire pourraient combler à eux seuls 38 % des réductions nécessaires d’ici 2035, indique le document.
77 %
Les pays du Groupe des 20 économies les plus avancées (G20), dont les émissions de GES représentaient en 77 % du total mondial en 2023, ont un rôle clef à jouer pour combler l’écart des émissions. « Il est à la fois rentable et équitable pour le G20 de réduire ses émissions plus rapidement que la moyenne mondiale », affirme le rapport. Certains pays du G20 ne sont toujours pas parvenus à plafonner leurs émissions. Et ceux qui l’ont fait, comme le Canada, n’ont pas encore mis en place toutes les mesures requises pour atteindre leurs objectifs de réduction, juge le rapport.
2025
L’année 2025 sera l’occasion de donner un coup de barre dans la lutte contre les changements climatiques, puisque les pays signataires de l’Accord de Paris doivent présenter leurs cibles de réduction d’émissions de GES pour 2035 et celles-ci doivent être cohérentes avec l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 2 °C et tendre vers 1,5 °C. Ces cibles, appelées « contributions déterminées au niveau national (NDC) » dans le jargon onusien, feront d’ailleurs l’objet de discussions à la 29e conférence des Nations unies sur le climat (COP29), qui se tiendra en Azerbaïdjan en novembre.