Augustin Kouamé Yao, magistrat hors hiérarchie et directeur des Affaires civiles et pénales au ministère ivoirien de la Justice, a apporté des clarifications lundi 28 avril 2025 concernant le contentieux sur la nationalité de Tidjane Thiam, récemment radié de la liste électorale ivoirienne. Selon lui, Thiam « n’est pas apatride ».
Le magistrat a expliqué que la décision de radiation était liée à la situation de Thiam au moment de son inscription sur la liste électorale en 2022, lorsqu’il ne possédait pas encore la nationalité ivoirienne, étant toujours sous allégeance à la France. Il a précisé que la nationalité d’une personne se détermine au moment de son inscription sur la liste, et que, à ce moment-là, Tidjane Thiam n’avait pas encore renoncé à sa nationalité française.
Concernant le document prouvant que le père de Thiam est français, le magistrat a souligné que ce dernier n’était pas lisible, et a rappelé que, dans ce type d’affaire civile, il incombe à la partie demanderesse de fournir les preuves nécessaires.
Sur la question de la perte de la nationalité ivoirienne, M. Kouamé a évoqué l’article 48 du Code de la nationalité, qui stipule que toute personne acquérant volontairement une nationalité étrangère perd automatiquement la nationalité ivoirienne. Thiam ayant acquis la nationalité française en 1987, il a perdu sa nationalité ivoirienne à ce moment-là, en vertu de ce décret.
Cependant, après avoir renoncé à son allégeance à la France le 19 mars 2025, Tidjane Thiam a automatiquement récupéré la nationalité ivoirienne, conformément à sa filiation. Selon le magistrat, cela signifie qu’il « n’est pas apatride », car la naturalisation française n’a pas annulé sa filiation ivoirienne, et il n’a donc pas besoin d’un décret de réintégration.
Enfin, M. Kouamé a rappelé un précédent cas, celui de Tioté Soualio, qui, après avoir acquis la nationalité française, avait été recalé lors des élections législatives par le Conseil constitutionnel sous la présidence de feu Francis Wodié.
Tidjane Thiam, candidat du PDCI à la présidentielle d’octobre 2025, avait été radié de la liste électorale en raison de la perte de sa nationalité ivoirienne lors de son inscription.