Des fidèles se sont rassemblés ce dimanche matin 27 avril pour se recueillir sur la tombe du pape François, inhumé la veille dans la basilique Sainte-Marie-Majeure à Rome. Avec la disparition du jésuite argentin, la succession à la tête de l’Église catholique s’annonce ouverte. François, mort le lundi 21 avril à l’âge de 88 ans, a été enterré au terme de funérailles solennelles, devant plus de 400.000 fidèles venus du monde entier. Son cercueil repose désormais sous une pierre de marbre portant l’inscription sobre : « Franciscus ». Au-dessus, la croix du « bon pasteur », reproduction de celle qu’il portait, éclaire sobrement le lieu. Dès 5h00 GMT, les premiers visiteurs ont commencé à défiler dans la basilique. Parmi eux, Nicola Conticello, un touriste sicilien de 60 ans, venu témoigner : « C’était un devoir. François a laissé un message puissant : celui d’aider les pauvres. »
Beaucoup de fidèles présents étaient initialement à Rome pour la canonisation de Carlo Acutis, reportée après le décès du pape. « Nous voulions passer par une Porte Sainte et dire un dernier adieu à François », a confié Raphaël De Mas Latrie, un Français de 45 ans, venu en famille, au micro de CVN. Depuis samedi, le Vatican observe les « novemdiales », neuf jours de deuil ponctués par des messes quotidiennes à Saint-Pierre. Une messe en hommage à François sera célébrée lundi matin par le cardinal Parolin avant un recueillement des cardinaux sur sa tombe.
Les préparatifs du conclave, qui doit s’ouvrir entre le 5 et le 10 mai, avancent. Les 135 cardinaux électeurs pourraient se réunir dès le 5 ou 6 mai, selon le cardinal luxembourgeois Jean-Claude Hollerich. La date sera fixée lundi après une nouvelle « congrégation générale ». L’émotion populaire reste vive. « Attendons le résultat du conclave, faisons confiance aux cardinaux guidés par le Saint-Esprit », a déclaré Ezequiel Castro, un jeune Argentin de 16 ans.
Les funérailles ont rassemblé chefs d’État, délégations du monde entier et simples fidèles. Le cortège funèbre, suivi par une foule immense dans les rues de Rome, a marqué les esprits. Le cardinal Giovanni Battista Re a salué un pape « proche des gens, défenseur des réfugiés et des laissés-pour-compte ».
La succession de François suscite l’espoir et l’inquiétude. « Il a redonné espoir à notre génération, notamment sur l’écologie et l’inclusion », a confié Marine De Parcevaux, étudiante lyonnaise de 21 ans. Même si François a nommé la majorité des cardinaux électeurs, rien ne garantit que son successeur poursuivra ses réformes. Certains observateurs s’attendent à une possible rupture. D’autres, comme Maria Simoni, espèrent retrouver « un pape aussi proche des gens, peu importe qui ils sont ».