L’exploitation artisanale de l’or au Ghana pourrait connaître un tournant décisif. L’Ashanti Green Initiative (AGI) a présenté les grandes lignes du Sommet « Mining in Motion », qui se tiendra du 2 au 4 juin 2025 à Accra. L’événement vise à repositionner le pays comme leader d’une filière aurifère responsable, en s’appuyant sur une formalisation inclusive du secteur artisanal.
C’est à travers un webinaire animé par Charles Kwarteng Antwi, expert en gouvernance minière, que l’AGI a dévoilé cette ambition. Le Ghana, déjà premier producteur d’or en Afrique de l’Ouest, tire près de 35 % de sa production aurifère de l’exploitation artisanale et à petite échelle (EMAPE), un secteur pourtant largement informel, mais employant plus d’un million de personnes.
« Ce que nous défendons, ce n’est pas seulement l’or, c’est l’émancipation économique, l’accès à la reconnaissance, à la finance, à la chaîne de valeur », a affirmé Charles Kwarteng Antwi. Il dénonce l’exclusion persistante des petits exploitants, alors que l’EMAPE génère plus de 2 milliards de dollars d’exportations par an.
Le sommet réunira des représentants politiques, des chefs traditionnels, des acteurs du secteur privé, ainsi que des institutions partenaires telles que la Banque mondiale et le Conseil mondial de l’or. Le président ghanéen, John Dramani Mahama, ainsi que des délégués d’Afrique du Sud, du Mali, de la Côte d’Ivoire et de la Cédéao sont attendus.
Des visites de sites en réhabilitation et des ateliers pratiques sont également prévus. Les discussions porteront sur la traçabilité, les normes ESG, les directives internationales telles que celles de l’OCDE ou de la London Bullion Market Association, et la structuration des coopératives locales.
Mais la transition vers une exploitation artisanale formalisée et durable suppose des moyens. « On parle de laboratoires, d’outils numériques, de logistique, d’un encadrement solide… Ce n’est pas gratuit », a reconnu Charles Kwarteng Antwi, appelant les bailleurs internationaux à s’engager financièrement.
L’objectif affiché est clair : faire du Ghana, d’ici 2030, un pôle de référence mondial pour l’or traçable, respectueux de l’environnement, des droits humains et générateur de développement local. « L’or ne doit pas seulement remplir des coffres, il doit nourrir des écoliers, soigner des malades, restaurer les forêts, redonner vie aux rivières », a-t-il insisté en conclusion.