Éthiopie : une frappe de drone fait plus de 100 morts dans l’Amhara

Une frappe de drone survenue dans le district d’Enarj Enawga, au nord de l’Éthiopie, a provoqué la mort de plus d’une centaine de civils, selon les récits de survivants et de témoins recueillis sur place. Le drame, qui s’est produit le 17 avril, relance les inquiétudes sur le recours aux frappes aériennes dans un contexte de tensions persistantes entre le pouvoir central et les milices locales.

D’après plusieurs habitants, les victimes participaient à des travaux de construction au sein de l’école primaire de Gedeb. Ils érigeaient des salles de classe et des clôtures lorsqu’un drone a soudainement frappé la zone. Les autorités n’ont, à ce jour, ni revendiqué l’attaque ni fourni d’explication officielle. Sur le terrain, les récits sont glaçants. « Il n’y avait plus rien. Des corps partout, des cris dans les ruines… », raconte un survivant visiblement encore choqué. La scène décrite par les témoins évoque un carnage inattendu au cœur d’une mission civile.

Certains témoignages avancent que la frappe visait des éléments du groupe armé Fano, actif dans la région d’Amhara. Mais sur les lieux, seuls des civils ont été retrouvés sans vie. « On a dit que c’était un rassemblement de Fano, mais c’étaient des gens ordinaires », assure un habitant. Les opérations d’inhumation ont débuté rapidement, dans des conditions précaires. Selon plusieurs sources, entre 115 et 120 corps auraient été enterrés à la hâte. D’autres victimes pourraient encore se trouver sous les décombres.

Le centre de santé local a accueilli au moins 24 blessés, dont plusieurs sont décédés faute de soins adéquats. Les premières informations indiquent que la majorité des morts seraient des jeunes. La Commission éthiopienne des droits de l’homme (EHRC) a annoncé suivre la situation de près. Ce nouvel épisode sanglant s’inscrit dans une série de violences opposant depuis plusieurs mois les forces gouvernementales aux milices locales, dont Fano, un groupe issu de structures communautaires transformé en force paramilitaire influente.

L’attaque relance le débat sur l’usage de drones en zone peuplée. Plusieurs ONG dénoncent régulièrement les risques que ces armes représentent pour les civils dans un contexte de guerre asymétrique où les lignes de front restent floues.

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