Le Rwanda s’est félicité de la déclaration conjointe signée à Goma entre la République démocratique du Congo (RDC) et le mouvement M23, estimant qu’elle constitue une avancée « importante, voire décisive » vers une sortie de crise dans l’Est congolais, à condition qu’elle soit sincèrement mise en œuvre.
Cet accord, conclu hier, 23 avril, est le fruit de discussions menées en toute discrétion à Doha, sous l’égide du Qatar. Il prévoit une cessation immédiate des affrontements et condamne les discours de haine, ouvrant la voie à une possible désescalade dans une région meurtrie.
À Kigali, le ministre des Affaires étrangères, Olivier Jean Patrick Nduhungirehe, a exprimé son optimisme tout en appelant à la responsabilité des acteurs pour que cette dynamique débouche sur une paix durable. Cette déclaration intervient dans un contexte diplomatique en pleine ébullition. Deux jours avant la signature, le président togolais Faure Gnassingbé, médiateur désigné par l’Union africaine, s’était rendu à Kigali pour échanger avec le président Paul Kagamé sur les perspectives de rapprochement avec Kinshasa.
Alors que Kinshasa accuse régulièrement Kigali de soutenir la rébellion, les autorités rwandaises réaffirment leur engagement en faveur d’une solution négociée et durable. Elles perçoivent dans l’accord une occasion rare de rétablir la stabilité dans la région des Grands Lacs, à condition que tous les engagements soient tenus.
La déclaration commune appelle par ailleurs les populations, les responsables religieux et les médias à soutenir les efforts de paix, et encourage la poursuite du dialogue sur les causes profondes de la crise.
Entre l’implication du Qatar, la médiation togolaise et la posture constructive affichée par Kigali, une nouvelle séquence diplomatique semble s’ouvrir pour un conflit qui s’enlise depuis trop longtemps.