À six mois de l’élection présidentielle prévue le 25 octobre 2025, la Côte d’Ivoire traverse une phase de fortes tensions politiques, suscitant l’inquiétude des Coalitions de l’Afrique francophone pour la Cour pénale internationale (CAF-CPI). Dans une déclaration rendue publique, l’organisation appelle la CPI à exercer pleinement son rôle de prévention.
Les CAF-CPI pointent une crise pré-électorale alimentée, selon elles, par l’exclusion de trois figures majeures de la vie politique ivoirienne de la liste électorale : Laurent Gbagbo (PPA-CI), Charles Blé Goudé (COJEP) et Guillaume Soro (GPS). Cette exclusion est justifiée par des condamnations judiciaires antérieures.
Dans ce contexte tendu, les partis d’opposition tels que le PPA-CI, le PDCI et le FPI ont suspendu leur participation à la Commission électorale indépendante (CEI). Parallèlement, un débat national divise l’opinion sur la nationalité du président du PDCI, Tidiane Thiam, ajoutant à la confusion.
Les CAF-CPI s’alarment d’une montée des discours de haine, xénophobes ou à caractère « ivoiritaire », d’appels à la violence et d’un climat verbalement explosif. L’organisation affirme que la peur s’installe à nouveau chez les populations, hantées par le souvenir de la crise post-électorale de 2010, qui avait fait plus de 3 000 morts.
Face aux risques de crimes graves, les CAF-CPI demandent au procureur de la CPI de publier les résultats de l’enquête « Côte d’Ivoire 2 » et d’adresser un signal clair aux acteurs politiques, afin de prévenir toute dérive violente. Elles rappellent que la Côte d’Ivoire demeure sous enquête de la Cour, et que la prévention reste un pilier central de sa mission.