Le philosophe français Bernard-Henri Lévy a été condamné par contumace à 33 ans de prison par la justice tunisienne. Il figure parmi les quarante personnes poursuivies dans le cadre de l’affaire dite de « complot contre la sûreté de l’État ». Le verdict a été rendu samedi par la chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme. Les peines prononcées vont de 4 à 66 ans de prison. Aucune précision officielle n’a été donnée sur les faits exacts reprochés à Bernard-Henri Lévy, dont la présence dans ce dossier a surpris.
Des médias évoquent des soupçons de lobbying en faveur d’Israël et une possible implication dans des troubles liés à l’exploitation du phosphate en Tunisie. Mais aucun élément de preuve n’a été présenté publiquement, et la justice tunisienne reste silencieuse.
Parmi les autres condamnés figurent Kamel Eltaïef (66 ans de prison), ancien proche du régime Ben Ali, le militant Khayam Turki (48 ans) et l’ex-ministre de la Justice Noureddine Bhiri (43 ans). Les charges retenues incluent complot contre la sûreté de l’État, actes terroristes, incitation à la guerre civile et atteintes à l’environnement.
La majorité des accusés vit à l’étranger. Neuf sont incarcérés depuis février 2023. Le procès, mené en partie en visioconférence, a été dénoncé par plusieurs ONG et avocats comme une manœuvre politique.
Ce jugement s’inscrit dans un contexte tendu marqué par les décisions controversées du président Kaïs Saïed depuis juillet 2021. Bien que critiqué pour sa dérive autoritaire, ce dernier affirme agir pour protéger l’État et restaurer l’ordre.