Le Soudan du Sud est plongé dans l’une des pires crises humanitaires de son histoire, alerte Nicholas Haysom, représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU. Devant le Conseil de sécurité, il a évoqué une situation politique et sécuritaire en chute libre, nourrie par les violences intercommunautaires, la guerre au Soudan voisin, l’effondrement économique, des conditions climatiques extrêmes et le recul massif de l’aide internationale.
Environ 9,3 millions de personnes ont besoin d’assistance, dont 7,7 millions en situation d’insécurité alimentaire aiguë. Haysom prévient : « Il existe un risque sérieux et croissant que la dynamique du conflit fasse dangereusement dérailler le pays. »
Face à ce tableau, il appelle les autorités sud-soudanaises à renouer avec le dialogue, à restaurer la confiance et à réaffirmer leur engagement envers l’Accord de paix revitalisé, qu’il qualifie de « seul cadre viable pour rompre le cycle de violence ».
La Mission de l’ONU au Soudan du Sud (MINUSS), en place depuis 2011, a vu son mandat prolongé jusqu’au 30 avril 2025. Son objectif : prévenir une rechute dans la guerre civile et stabiliser durablement le pays. Mais sans volonté politique ferme et renforcement du soutien international, le spectre d’un chaos généralisé reste imminent.