Face aux bouleversements géopolitiques mondiaux, Ursula von der Leyen estime que l’Union européenne doit sortir de sa posture d’attente. « L’Occident tel que nous le connaissions n’existe plus », a affirmé la présidente de la Commission européenne dans un entretien au journal Die Zeit. Elle pointe du doigt les politiques « historiques » du président américain Donald Trump, qu’elle considère comme un facteur clé du bouleversement de l’ordre international.
Ancienne « atlantiste convaincue », Von der Leyen reconnaît une rupture profonde entre l’Europe et les États-Unis. Selon elle, la rivalité sino-américaine, la politique commerciale agressive de Trump et les ambitions impérialistes de Poutine accélèrent la fin de l’ordre établi.
Pour faire face à ce « désordre mondial », elle appelle à une Europe forte, indépendante et proactive. « Nous avons besoin d’une nouvelle UE, prête à faire son chemin dans le vaste monde », insiste-t-elle.
La dirigeante européenne affirme que, malgré les tensions avec Washington, l’Union conserve une forte attractivité. De nombreux pays cherchent à nouer des partenariats solides avec elle, attirés par sa fiabilité. Elle cite le Canada, l’Inde, la Malaisie, l’Indonésie, le Mexique et l’Amérique du Sud comme exemples.
Von der Leyen rappelle enfin que si les États-Unis représentent 13 % du commerce mondial, les 87 % restants impliquent d’autres acteurs. « L’Europe reste une puissance stable, et c’est précisément ce que le monde recherche aujourd’hui », conclut-elle.