Gaza est devenu un cimetière à ciel ouvert. C’est le constat glaçant de Médecins sans frontières (MSF), qui dénonce une guerre menée sans distinction, ciblant civils, hôpitaux et secouristes. Dans un communiqué publié mercredi 16 avril, l’ONG alerte : « les Palestiniens et ceux qui leur portent secours ne sont plus en sécurité nulle part ».
Cela fait plus de 18 mois que les bombardements israéliens ravagent l’enclave. Le 30 mars dernier, une fosse commune a été découverte. Quinze secouristes palestiniens y reposaient, aux côtés de leurs ambulances broyées. Tous avaient disparu après être intervenus dans une zone frappée. D’après MSF, les preuves visuelles sont claires : les véhicules et les victimes étaient identifiables comme membres d’une organisation médicale. Pour l’ONG, cette attaque remet frontalement en cause les démentis des autorités israéliennes.
« Ce massacre illustre une stratégie d’anéantissement », a réagi Claire Magone, directrice générale de MSF. Elle accuse : Israël agit avec l’assurance de l’impunité, soutenu par le silence de ses alliés.
À Rafah, plus d’1,5 million de déplacés survivent dans des conditions indignes. L’eau potable manque. Les soins sont inexistants. Les hôpitaux, déjà fragiles, sont systématiquement visés. Les ambulances deviennent des cibles, les médecins tombent. Le système de santé est à genoux.
Depuis la reprise des frappes le 18 mars, plus de 1 500 personnes ont été tuées selon les autorités locales. Le bilan total s’élèverait à plus de 50 000 morts depuis octobre 2023, dont un tiers seraient des enfants. L’ONU, de son côté, déplore la mort de 409 humanitaires, principalement des membres de l’UNRWA.
MSF réclame l’arrêt immédiat des bombardements, la levée du blocus, et un accès humanitaire sans restriction. L’ONG prévient : les violations répétées du droit international restent sans conséquence. La découverte de fosses communes, notamment celle des secouristes, est une nouvelle preuve de la brutalité de cette guerre, menée sans distinction entre civils et combattants.
Chaque jour, la ligne rouge est franchie un peu plus. Et l’inaction internationale, elle, devient un choix.