Un collectif d’organisations professionnelles françaises a tiré la sonnette d’alarme dans une tribune publiée dans Le Monde, dénonçant la mort de près de 200 journalistes palestiniens à Gaza en un an et demi de guerre. Selon les signataires, parmi lesquels figurent les syndicats SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes, ainsi que des rédactions de médias français, cette hécatombe est « d’une magnitude jamais vue ».
S’appuyant sur des données de Reporters sans frontières, du Comité pour la protection des journalistes et de la Fédération internationale des journalistes, les auteurs estiment que l’armée israélienne mène une politique délibérée de musellement. « Un constat s’impose : l’armée israélienne cherche à imposer un black-out médiatique sur Gaza », écrivent-ils, évoquant des exécutions ciblées de professionnels pourtant clairement identifiés comme membres de la presse.
Certains journalistes tués portaient des équipements estampillés « Press », tandis que d’autres avaient reçu des menaces directes ou avaient été publiquement désignés comme cibles sans preuve tangible. Une étude récente de l’université américaine Brown renforce l’hypothèse de tirs intentionnels.
Le collectif évoque une « tragédie incommensurable » et dénonce l’« impunité quasi systématique » dont bénéficieraient les auteurs de ces crimes. Il appelle à défendre la liberté d’informer, à exprimer une solidarité active avec les journalistes palestiniens et à réclamer l’accès à Gaza pour les médias internationaux.