Antalya : le ministre Jean Marie Traoré défend l’AES comme moteur d’espoir et de renaissance sahélienne

À Antalya, au Forum diplomatique du 12 avril, le ministre burkinabè des affaires étrangères, Jean Marie Traoré, a réaffirmé la volonté des États sahéliens de prendre en main leur destin. Pour lui, la Confédération des États du Sahel (CES), issue de l’Alliance des États du Sahel (AES), est une réponse directe à l’échec de la CEDEAO face à l’insécurité.

« Nos pays ont pris conscience de leurs propres ressources, faiblesses et besoins. Cette lucidité a nourri la naissance de l’AES, basée sur des choix courageux et une volonté d’agir à partir de nos forces internes », a-t-il déclaré.

Créée en septembre 2023, l’AES regroupe le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Elle ambitionne de bâtir un espace cohérent, résilient et intégré. Jean Marie Traoré évoque un changement profond : redéfinir la “carte mentale du Sahélien” à travers un espace opérationnel unifié, orienté vers la sécurité collective, l’exploitation souveraine des ressources et la relance économique.

« Nous voulons construire une économie endogène, un marché sahélien alimenté par les Sahéliens eux-mêmes. Nos richesses comme l’or et l’uranium doivent d’abord profiter à nos populations », a-t-il martelé.

Malgré un quart des budgets dédié à la sécurité, les États membres continuent d’investir dans les secteurs sociaux : écoles, forages, alimentation. Le ministre assure que leur croissance économique reste soutenue, parfois supérieure à celle de certains pays stables.

Jean Marie Traoré a également mis en avant un partenariat élargi avec la Turquie, dépassant le cadre militaire pour inclure des volets sociaux et de développement.

Concernant les sanctions de l’Union africaine et de la CEDEAO, il dénonce une approche punitive et déconnectée. Pour lui, ces mesures n’entravent pas les liens bilatéraux avec les pays qui prennent le temps d’écouter.

« Les coups d’État ne sont pas une fin, mais le symptôme d’un malaise profond. Les populations sahéliennes adhèrent à notre projet confédéral parce qu’il répond à leur vécu. C’est à nous de transformer cette aspiration en politiques concrètes », a-t-il conclu.

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