Présidentielle en Equateur : selon les résultats partiels, Daniel Noboa gagne le second tour, Luisa Gonzalez refuse le verdict des urnes

À 37 ans, Daniel Noboa a été reconduit à la tête de l’Équateur au terme d’un scrutin sous haute tension. Selon les résultats partiels portant sur 94 % des bulletins, il devance largement sa rivale de gauche, Luisa Gonzalez, avec 56 % des suffrages contre 44 %. Une victoire que le Conseil national électoral juge « irréversible », mais que l’opposante refuse de reconnaître.

Depuis la station balnéaire d’Olon, le président sortant a salué une « victoire historique », regrettant que « certains tentent de contester la volonté populaire avec une différence aussi nette ». À Quito, Luisa Gonzalez a dénoncé une « fraude électorale grotesque » et exigé un recomptage des voix. Elle entend saisir la justice électorale pour obtenir l’ouverture des urnes.

La présidente du CNE, Diana Atamaint, a averti contre la propagation de soupçons infondés. Selon elle, ces discours affaiblissent la démocratie et ne reposent sur aucune preuve tangible. Un avertissement resté sans effet face à la montée des tensions.

Cette présidentielle, marquée par une participation de 84 % des 13,7 millions d’électeurs, s’est déroulée dans un pays sous haute surveillance. Des milliers de policiers et militaires ont sécurisé les bureaux de vote. L’Équateur est aujourd’hui en proie à une violence sans précédent, gangrené par le narcotrafic et dominé par des cartels rivaux. Depuis le début de l’année, le pays a enregistré une moyenne d’un homicide par heure.

Noboa, héritier d’un empire bananier, incarne une élite politique favorable à une gouvernance sécuritaire et entrepreneuriale. Il a misé sur une ligne dure, militarisant les rues et les prisons, quitte à s’attirer les critiques des défenseurs des droits humains. Face à lui, Luisa Gonzalez, proche de l’ancien président Rafael Correa, prônait un retour à un État protecteur, investi dans les services publics et respectueux des droits fondamentaux.

Ce second tour consacre deux visions opposées de la société équatorienne. Mais dans un contexte de crise économique, d’endettement massif et d’insécurité généralisée, le nouveau mandat de Noboa s’annonce périlleux. Le pays, autrefois stable, est désormais en état de conflit armé, selon les propres termes de son gouvernement.

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