Face à la hausse des expulsions de migrants maliens, Bamako et Nouakchott resserrent leurs liens. Le président de la Transition du Mali, Assimi Goïta, a reçu ce jeudi un émissaire de son homologue mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani. Le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Dr Mohamed Salem Ould Merzoug, porteur d’un message officiel, a échangé avec le chef de l’État malien en présence du ministre Abdoulaye Diop. Au cœur des discussions : la crise migratoire, devenue un sujet brûlant entre les deux pays.
Plus de 3 000 Maliens ont été expulsés de Mauritanie depuis début mars, selon le ministère malien des Maliens de l’extérieur. Une situation tendue, accentuée par l’impossibilité d’obtenir des titres de séjour pour de nombreux migrants. Dr Ould Merzoug a insisté sur la volonté de son pays de collaborer avec le Mali pour trouver des solutions durables, tout en soulignant que seuls les migrants en situation irrégulière sont concernés par les refoulements.
Il a également tiré la sonnette d’alarme sur les conséquences dramatiques de l’immigration clandestine : plus de 500 corps ont été retrouvés sur les côtes mauritaniennes en 2024, et une centaine déjà en 2025. Ces chiffres révèlent l’ampleur du phénomène, alimenté par des réseaux criminels qui exploitent la misère humaine.
Les deux pays s’engagent désormais à coordonner leurs actions pour mieux encadrer les flux migratoires, prévenir les drames et protéger les migrants. Bamako a, de son côté, activé une cellule de crise et renforcé ses dispositifs d’accueil. Le dialogue reste ouvert, avec pour ambition une approche humaine et respectueuse des accords bilatéraux.
