Des attaques menées par les Forces de soutien rapide (FSR) dans la ville d’Omdurman, voisine de Khartoum, ont coûté la vie à plus d’une centaine de personnes, ont rapporté mardi des sources médicales locales. Femmes et enfants figurent parmi les victimes.
Le réseau des médecins soudanais a précisé que les violences se sont concentrées dans le quartier de Jama’iya, au sud de la ville, au cours de la semaine écoulée. Ni les FSR ni l’armée soudanaise n’ont réagi publiquement à ce bilan.
Sur le terrain, l’armée affirme progresser. Une source militaire a indiqué à l’agence Anadolu que les forces régulières ont repris le complexe résidentiel Al-Safwah et une zone commerciale à Ombadda. Elles auraient également récupéré un camp militaire dans l’ouest d’Omdurman. Des vidéos publiées en ligne montrent des soldats de l’armée dans des quartiers récemment libérés.
Depuis avril 2023, les combats opposent l’armée aux FSR dans un conflit meurtrier ayant fait plus de 20 000 morts et provoqué le déplacement de 15 millions de personnes, selon les chiffres officiels. Des chercheurs américains évoquent un bilan beaucoup plus lourd, estimé à environ 130 000 morts.
Face à la pression militaire, les FSR reculent. Leur influence s’amenuise dans plusieurs régions, notamment à Khartoum. À Omdurman, elles conservent cependant la majorité du territoire, à l’exception de certaines zones à l’ouest et au sud.
L’armée, de son côté, multiplie les percées. Depuis fin mars, elle a repris le palais présidentiel, les ministères, l’aéroport ainsi que des sites stratégiques pour la première fois depuis le début de la guerre.
Dans le reste du pays, les FSR contrôlent encore des portions du Kordofan du Nord et de l’Ouest, du Nil Bleu et quatre États du Darfour. L’armée tient El Fasher, capitale du Darfour Nord, seul bastion régional échappant encore aux paramilitaires.