L’administration Trump a décidé d’imposer un droit de douane additionnel de 10 % sur toutes les importations aux États-Unis, assorti de taux plus élevés pour certains pays. Le Vietnam figure parmi les plus durement touchés, avec une taxe réciproque atteignant 46 %.
Ce durcissement tarifaire représente un choc pour les secteurs du textile, de l’habillement et de la chaussure, piliers de l’exportation vietnamienne vers les États-Unis. En 2024, le textile seul a généré plus de 18 milliards de dollars, soit 40 % des exportations du pays dans ce domaine. À ces chiffres s’ajoutent les produits en cuir et les chaussures, qui pèsent également 10 milliards de dollars.
Vu Duc Giang, président de l’Association vietnamienne du textile-habillement (VITAS), appelle les entreprises à la prudence et à la patience, en attendant l’issue des négociations en cours entre Hanoï et Washington. Selon lui, cette surtaxe pourrait faire grimper les droits de douane totaux sur certains produits jusqu’à 61 ou 62 %, un seuil difficilement soutenable pour les exportateurs vietnamiens comme pour les consommateurs américains.
Du côté du secteur de la chaussure, Phan Thi Thanh Xuân, vice-présidente de LEFASO, reconnaît un impact sévère sur la compétitivité du pays. Face à ce choc tarifaire, les entreprises n’auront d’autre choix que d’optimiser leur production et de renforcer leur efficacité opérationnelle pour limiter les pertes.
Le gouvernement vietnamien a engagé des discussions avec les États-Unis et multiplie les options pour atténuer l’impact de cette mesure. La diversification des marchés d’exportation et le recours aux accords de libre-échange existants sont au cœur de la riposte.
Malgré l’inquiétude, certains observateurs voient dans cette crise l’opportunité de réorganiser l’industrie nationale autour d’un modèle plus résilient, mieux adapté aux exigences du commerce mondial.