Soixante ans après la signature de la Convention d’Établissement entre le Maroc et le Sénégal, les deux pays réaffirment leur volonté de dynamiser et faire évoluer leur coopération. À Rabat, un séminaire international a rassemblé des représentants d’institutions, des chercheurs et des acteurs de divers organismes marocains et africains pour explorer de nouveaux axes de partenariat économique, scientifique et stratégique.
À cette occasion, le séminaire, organisé par la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) en collaboration avec le Timbuktu Institute – African Center for Peace et l’Université Internationale de Rabat (UIR), a permis de réexaminer les fondements de la coopération bilatérale et d’identifier ses évolutions possibles.
Latifa Echihabi, Secrétaire générale de la CDG, a souligné l’importance symbolique et politique de cet accord signé en 1964 et ratifié en 1965, qu’elle a décrit comme un « acte fondateur pour une communauté de destin ». Elle a plaidé pour la modernisation des cadres de coopération entre le Maroc et le Sénégal afin de faire face aux défis contemporains dans divers domaines, y compris la finance, l’épargne, le développement durable et l’innovation.
Mme Echihabi a également mis en avant l’importance cruciale des partenariats entre institutions financières publiques africaines, rappelant la coopération entamée avec la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) du Sénégal depuis 2004, renforcée par cinq accords qui portent sur des domaines tels que l’ingénierie civile, la transition énergétique et le financement des PME.
Le forum a également été marqué par l’intervention du Dr. Bakary Samb, président-fondateur du Timbuktu Institute. Dans son discours à vocation historique et géopolitique, il a retracé les liens anciens entre le Maroc et le Sénégal, soulignant les continuités religieuses et intellectuelles qui unissent les deux pays. Il a évoqué le potentiel de l’axe Rabat–Dakar pour jouer un rôle structurant dans l’émergence de nouveaux équilibres africains face aux évolutions internationales.
De plus, Dr. Samb a appelé à un renforcement de la coopération scientifique entre les institutions marocaines et sénégalaises, en particulier dans les domaines de la recherche stratégique, de la gouvernance et de l’aménagement du territoire. À cet égard, il a mentionné un symposium international prévu à Dakar dans les mois à venir, en continuité des célébrations du soixantième anniversaire de la Convention.
Les échanges au cours du séminaire ont mis en lumière la volonté partagée de consolider une coopération fondée sur des acquis historiques, tout en se tournant vers l’innovation, la mutualisation des expertises et la satisfaction des besoins sociaux et économiques du continent africain.