L’Europe doit s’adapter à un « changement de paradigme » du commerce mondial selon Maros Sefcovic 

L’Europe doit faire face à un « changement de paradigme » dans le commerce mondial, a affirmé lundi 7 avril le commissaire européen Maros Sefcovic au Luxembourg, au cours d’une réunion des ministres du commerce de l’UE. Cette réunion vise à formuler une réponse à l’offensive protectionniste initiée par Donald Trump.

Les discussions sont destinées à « préparer » la réponse européenne à la hausse des taxes douanières américaines. Les 27 États membres cherchent également à garantir un « soutien adéquat » pour les entreprises européennes tout en accélérant les négociations de libre-échange avec d’autres partenaires autour du globe, comme l’a précisé M. Sefcovic.

Toutefois, bien que l’unité européenne soit l’objectif lors de cette rencontre, les avis sur d’éventuelles représailles divergent d’un État membre à l’autre.

La question de cibler la tech américaine est délicate. Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Harris, a mis en garde contre une telle escalade, soulignant que son pays dépend fortement des investissements américains, en particulier dans les secteurs pharmaceutique et technologique.

À l’opposé, la France et l’Allemagne ont adopté une posture plus assertive. Si Paris privilégie d’abord la coopération avec les États-Unis, le ministre du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, a insisté sur la nécessité pour l’UE de « ne pas exclure d’options » concernant les biens et services américains.

« La boîte à outils européenne […] peut s’avérer extrêmement agressive », a-t-il déclaré, évoquant l’usage potentiel de l’instrument « anti-coercition ». Cet outil permettrait notamment de geler l’accès aux marchés publics européens ou de bloquer des investissements.

Pour sa part, le ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck, a également affirmé que l’Europe doit être prête à activer ce « bazooka » de l’instrument « anti-coercition ». Cet instrument, instauré en 2023, vise à punir toute nation utilisant des pressions économiques contre l’UE. Bien que jamais encore utilisé, il a été conçu comme un moyen de dissuasion, à activer après l’épuisement des voies diplomatiques.

L’offensive protectionniste de Donald Trump, sans précédent depuis les années 1930, a vu l’imposition de hausses de taxes douanières, allant jusqu’à 20% pour les marchandises importées de l’Union européenne. Face à cette situation, la Commission européenne tente de trouver un terrain d’entente avec Washington tout en se préparant à des mesures de rétorsion, si les négociations échouent.

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