Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a exprimé ce jeudi matin son inquiétude croissante concernant la guerre en Ukraine. Sur BFMTV, il a décrit la situation comme un « moment historique et grave », soulignant que « la ligne de front ne cesse de se rapprocher de nous ». Il a mis en garde contre un danger imminent, affirmant que si des mesures ne sont pas prises, l’Europe pourrait être entraînée dans un conflit de plus grande envergure.
« Si nous ne prenons pas garde, nous serons un jour emmenés vers la guerre », a ajouté le ministre. Il a souligné que l’ONU était désormais menacée par la montée en puissance d’empires qui ne reconnaissent plus les frontières et qui violent l’intégrité de leurs voisins sans conséquences. « C’est une renonciation au principe fondateur des Nations unies », a-t-il déclaré, précisant qu’en tant qu’Européens, la France ne renoncera pas à ses valeurs de justice et de droit, considérées comme les garantes de la paix.
Jean-Noël Barrot a également exprimé son désaveu face à l’importation d’armements par l’Europe, insistant sur le fait qu’ »il est inacceptable » de dépendre d’autres nations pour assurer sa défense. « Nous ne pouvons nous reposer que sur nous-mêmes », a-t-il insisté.
Enfin, il a évoqué la nécessité de revoir la stratégie de dissuasion nucléaire en Europe, mais a précisé qu’aucun partage de la décision ne serait envisagé, conservant ainsi l’idée d’une autonomie totale dans les décisions stratégiques.
Ces déclarations interviennent après celle du président Emmanuel Macron, qui, dans un discours mercredi soir, a évoqué la « menace » russe et insisté sur l’urgence de renforcer la défense européenne. Un Conseil européen extraordinaire se tient aujourd’hui à Bruxelles, avec la participation du président ukrainien Volodymyr Zelensky.
