Le procès impliquant une quarantaine de personnes accusées de « complot contre la sûreté de l’État » s’est ouvert ce mardi à Tunis. Parmi les prévenus figurent des figures politiques, des avocats, des militants, des journalistes, des dirigeants de médias et d’anciens hauts responsables sécuritaires.
Les familles des accusés ont manifesté devant le tribunal de première instance de Tunis pour dénoncer la décision de la justice d’imposer la visioconférence aux prévenus. Elles réclament des audiences publiques et ont scandé des slogans tels que « Audiences publiques… non à un procès à huis clos » et « Libertés, libertés… contre la justice aux ordres ».
Ahmed Nejib Chebbi, chef du Front de salut national, a affirmé que si le procès se déroule par visioconférence, les accusés refuseront d’y participer. Il considère cette procédure comme un « procès politique, un procès d’opinion ».
Les prévenus sont poursuivis pour « complot contre la sûreté intérieure et extérieure de l’État » et « adhésion à une organisation terroriste ». Le 2 mai 2024, la chambre d’accusation chargée des affaires de terrorisme près la cour d’appel de Tunis avait décidé de les déférer devant la chambre criminelle spécialisée et de rejeter toutes les demandes de libération.
Parmi les accusés figurent Jaouhar Ben Mbarek (membre du Front de salut national), Issam Chebbi (secrétaire général du Parti républicain), Abdelhamid Jelassi (ancien dirigeant du mouvement Ennahda), Ghazi Chaouachi (ancien ministre), Khayam Turki (ancien dirigeant du parti Ettakatol) et Ridha Belhaj (ancien chef du cabinet présidentiel de Béji Caïd Essebsi).
Le 14 février 2023, le président Kaïs Saïed avait accusé certains prévenus de complot contre la sûreté de l’État, les rendant responsables de la pénurie des produits de base et de la flambée des prix en Tunisie.