Pour le troisième mois consécutif, le Gouvernement algérien a décidé de payer les salaires des fonctionnaires en recourant au « paiement à découvert ». Cette mesure exceptionnelle vise à garantir la régularité des rémunérations malgré les contraintes budgétaires, notamment à l’approche du mois de Ramadan.
Une décision officielle du ministère des Finances, signée par la Direction générale du budget et la Direction générale du contrôle financier, autorise ce dispositif pour mars 2025. Fondée sur la loi organique n° 18-15 relative aux lois de finances et plusieurs décrets exécutifs, cette initiative vise à éviter tout retard dans le versement des salaires. Des experts financiers estiment qu’elle reflète une volonté de préserver la stabilité sociale et de maintenir la confiance dans les institutions de l’État.
Les contrôleurs financiers sectoriels et les comptables publics sont chargés de superviser l’opération. Ils doivent assurer la mise à jour des fiches de paie et le suivi des paiements afin d’éviter tout dysfonctionnement. Le document officiel porte les signatures de M. Hadj Amri, directeur général du budget, et M. Hadj Mohamed Sebaa, directeur général du contrôle financier et de la comptabilité.
Depuis janvier 2025, le gouvernement applique cette méthode pour pallier un manque de liquidités. En janvier et février, les salaires avaient déjà été réglés à découvert, garantissant ainsi une continuité des paiements pour les agents du secteur public.
Cette décision intervient alors que le pays se prépare au Ramadan, période où les dépenses des ménages augmentent considérablement. Le gouvernement entend ainsi éviter des tensions sociales en assurant aux fonctionnaires leur revenu à temps.
Si cette solution permet d’assurer les paiements immédiats, elle soulève des inquiétudes quant à sa viabilité à long terme. Un recours prolongé au paiement à découvert pourrait affaiblir la trésorerie publique et accentuer les tensions budgétaires.
Des économistes appellent à une gestion plus rigoureuse des finances publiques et à des réformes structurelles pour éviter que cette mesure exceptionnelle ne devienne une habitude. Le gouvernement devra, dans les prochains mois, trouver des alternatives durables pour garantir la stabilité économique du pays.