L’Office national des statistiques (ONS) a publié les chiffres du marché du travail en Algérie pour octobre 2024, révélant un taux de chômage de 12,7 % et de fortes disparités entre hommes et femmes. Selon les données, l’Algérie compte 13,8 millions d’actifs, dont seulement 22,9 % de femmes. Et le taux d’emploi national atteint 36,4 %, avec une progression notable de l’emploi féminin à 14,3 %. Cependant, l’écart reste important : 63,9 % des hommes participent à l’activité économique contre seulement 19,2 % des femmes.
Depuis 2019, la population active a augmenté de 774 000 personnes, portant le nombre d’emplois occupés à 12,05 millions, dont 2,36 millions par des femmes.
Une prédominance du secteur privé
Le secteur privé emploie 61,2 % des travailleurs (7,38 millions de personnes), mais l’emploi féminin reste majoritairement concentré dans le secteur public (58 %). Environ 69 % des travailleurs sont salariés, et 43,8 % bénéficient d’un contrat permanent. L’auto-emploi représente 29,8 % de la main-d’œuvre.
Les secteurs les plus employeurs sont l’administration publique (17,4 %), la santé et l’action sociale (15,5 %), le commerce (15,3 %), la construction (14 %) et l’industrie manufacturière (13,6 %). Pour les femmes, 75,2 % des emplois se concentrent dans l’administration, la santé et l’industrie.
Avec 1,75 million de chômeurs, la situation est préoccupante :
- 9 % de chômage chez les hommes contre 25,4 % chez les femmes.
- 29,3 % chez les jeunes de 16 à 24 ans.
- 42,5 % des chômeurs sans diplôme.
- 31,4 % des chômeurs ont un diplôme universitaire, 26,1 % une formation professionnelle.
- 60 % des demandeurs d’emploi sont en situation de chômage de longue durée.
Selon le journal Algérie 360°, la précarité touche particulièrement les jeunes et les diplômés, confrontés à un marché du travail saturé et à un manque d’opportunités.
Le « halo du chômage » : une réalité préoccupante
L’ONS signale que 1,98 million de personnes, bien qu’inactives, ne sont pas comptabilisées comme chômeurs au sens du BIT. Parmi elles, 58 % sont des femmes et 60,3 % n’ont aucun diplôme. Les principales raisons invoquées sont l’absence d’opportunités d’emploi (29,8 %) et les obligations familiales (25,7 %).
Des réformes nécessaires pour relancer l’emploi
Ces chiffres confirment l’urgence d’une stratégie ciblée pour l’insertion des jeunes et des femmes sur le marché du travail. La dépendance au secteur privé soulève aussi la question de la précarité des emplois.
Face à ces défis, des réformes structurelles sont indispensables pour garantir un accès plus équitable à l’emploi et réduire les inégalités persistantes.