Des milliers de membres de la Confédération syndicale internationale – Région Afrique (CSI-Afrique) ont participé à une marche citoyenne à Grand-Bassam, en Côte d’Ivoire, hier, pour protester contre l’endettement excessif du continent. La manifestation, marquant la 15e édition du Forum de la rentrée syndicale, a débuté à l’entrée Nord de la ville et s’est achevée à la préfecture de cette station balnéaire classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
À travers cette action, la CSI-Afrique et les syndicats africains dénoncent l’impact dévastateur de la crise de la dette sur les populations et les systèmes de protection sociale. Selon Soro Mamadou, vice-président de la CSI-Afrique, l’endettement joue un rôle clé dans la vulnérabilité de nombreuses populations africaines et dans la dégradation des conditions de vie.
Les syndicats réclament la conversion des dettes en projets sociaux, une suppression des dettes illégitimes et la transparence dans le processus, en impliquant les organisations syndicales. Ils insistent également sur l’importance de réformer les systèmes de protection sociale et de relever le salaire minimum pour garantir une meilleure qualité de vie aux travailleurs.
La dette publique en Côte d’Ivoire a atteint 55,8 % du PIB en 2023, un taux proche du seuil recommandé par le Programme de coopération monétaire africaine. Cette situation fait écho à une tendance plus large sur le continent, où l’endettement excessif a conduit à des mesures d’austérité, affectant négativement les services essentiels et les droits des travailleurs.
Les syndicats africains appellent donc les États à réévaluer la gestion de la dette pour permettre davantage d’investissements dans des secteurs essentiels comme l’éducation, la santé et les infrastructures, afin d’améliorer les conditions de vie des citoyens.