Jean-Michel Aphatie, journaliste français, a récemment relancé le débat sur les violences commises pendant la colonisation de l’Algérie, en affirmant sur RTL que la France avait commis « des centaines d’Oradour-sur-Glane » en Algérie. Cette déclaration fait référence au massacre de 643 habitants à Oradour-sur-Glane par les nazis en 1944 et a suscité une vive réaction, notamment de la part de Florence Portelli, vice-présidente (LR) de la région Île-de-France, qui a dénoncé une comparaison « indécente ».
Aphatie a précisé que la France ne s’était pas comportée comme les nazis, mais que, selon lui, les nazis s’étaient comportés comme la France en Algérie. Il a évoqué des épisodes comme les massacres de Sétif et Guelma en 1945, où la répression française aurait fait plusieurs milliers de morts algériens, ainsi que des pratiques violentes lors de la conquête de l’Algérie entre 1830 et 1847, notamment les « enfumades », qui ont tué des centaines de villageois algériens.
Cette déclaration intervient dans un contexte de débat sur la mémoire coloniale. En 2017, Emmanuel Macron avait qualifié la colonisation de « crime contre l’humanité », un propos qui avait également divisé l’opinion publique. La question des violences coloniales et de leur reconnaissance continue de diviser la France, entre ceux qui réclament une révision du récit historique et ceux qui jugent certaines comparaisons excessives.
Les tensions entre la France et l’Algérie restent vives, notamment sur la reconnaissance des crimes coloniaux, la restitution des archives et des biens, et les réparations pour les essais nucléaires. Depuis 2024, les relations se sont dégradées davantage, avec des différends sur la question du Sahara occidental et des tensions liées à des affaires diplomatiques, comme l’emprisonnement de l’écrivain Boualem Sansal et les expulsions de migrants algériens.