Des scientifiques français ont franchi, hier mardi, un « jalon » important dans le domaine de la fusion nucléaire en maintenant un plasma pendant plus de 22 minutes, établissant ainsi un nouveau record. Cette performance a eu lieu dans le réacteur tokamak West, géré par le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) à Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône. Ce record améliore de 25 % le précédent, établi en janvier en Chine.
La fusion nucléaire, qui vise à reproduire les réactions énergétiques du cœur des étoiles, est considérée comme une source d’énergie propre, sûre, peu coûteuse et quasi-inépuisable. Cependant, obtenir cette fusion nécessite des températures d’au moins 100 millions de degrés Celsius pour créer et maintenir du plasma. Ce gaz chaud, électriquement chargé, est difficile à contrôler et peut entraîner des pertes d’énergie, ce qui pose un défi technologique majeur.
L’équipe de chercheurs a réussi à maîtriser et maintenir le plasma pendant 1 337 secondes, montrant une avancée significative dans la compréhension et le contrôle de cette réaction. Cependant, des défis demeurent, notamment la nécessité de produire plus d’énergie que celle consommée par la réaction.
Les scientifiques travaillent à atteindre des durées de plasma beaucoup plus longues, de l’ordre de plusieurs heures, tout en chauffant le plasma à des températures encore plus élevées pour se rapprocher des conditions idéales pour la fusion. L’objectif à long terme est de préparer le terrain pour le projet ITER, un réacteur expérimental international qui devrait permettre de faire avancer la fusion nucléaire à l’échelle industrielle. La production du premier plasma d’ITER, initialement prévue pour 2025, a toutefois été repoussée à 2033 en raison de retards et de surcoûts.