Au Tchad : le parti Les Patriotes intensifie la pression sur l’exécutif 

Le porte-parole du parti Les Patriotes, Hisseine Abdoulaye, a tenu une conférence de presse samedi, présentant des positions fermes et des propositions concrètes face au gouvernement tchadien. Cette déclaration intervient dans un contexte politique tendu, marqué par des tensions institutionnelles et des débats sur la gouvernance actuelle du pays.

Dès le début de son intervention, Abdoulaye a mis l’accent sur la nécessité de « rétablir la souveraineté nationale » et de « redonner la parole au peuple », déplorant la déconnexion des institutions vis-à-vis des attentes citoyennes. Il a dénoncé l’influence excessive des élites sur les décisions politiques et a appelé à un recours plus fréquent au référendum pour les grandes orientations du pays.

Le porte-parole a également critiqué le président Mahamat Idriss Déby Itno pour ce qu’il considère comme une violation des principes constitutionnels, notamment en raison de son double rôle de président de la République et de leader de son parti, le Mouvement Patriotique du Salut (MPS), désignation qui a eu lieu le 23 janvier dernier. Selon les Patriotes, cette situation constitue une atteinte à la neutralité de l’État et à la démocratie tchadienne.

Le parti a par ailleurs rejeté la « main tendue » du président, la qualifiant de « mise en scène » visant à « faire taire les voix dissidentes ». Ils ont également dénoncé la nouvelle législature comme une « parodie de démocratie », estimant que les parlementaires ne feront que valider sans débat les décisions du pouvoir en place.

Lors de la conférence, le parti a exprimé son indignation face à l’incarcération « arbitraire et prolongée » de Gam Robert, Secrétaire général du Parti socialiste sans frontières, qu’ils considèrent comme un exemple du « sadisme et du cynisme du pouvoir ». Les Patriotes ont exigé sa libération immédiate et annoncé des actions pour exercer davantage de pression sur les autorités.

Enfin, le porte-parole a lancé un appel à la mobilisation de leurs militants en vue des prochaines élections, affirmant que « l’heure du changement véritable est arrivée ». Depuis sa création en 2020, le parti se positionne en opposition radicale, refusant toute collaboration avec les autorités de transition et les nouvelles autorités élues en mai 2024.

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