La police panaméenne a empêché une caravane de migrants en provenance du Costa Rica de pénétrer sur son territoire, après que ces derniers aient abandonné leur projet de rejoindre les États-Unis. Ils ont été contraints de se soumettre à un processus de rapatriement organisé par les autorités.
À Paso Canoas, un poste frontalier situé à plus de 300 km de la capitale panaméenne, des policiers anti-émeutes ont empêché des dizaines de migrants, principalement vénézuéliens, de franchir la frontière sans papiers. Ils ont été contraints de retourner au Costa Rica, au nord du Panama. Selon un accord entre les ministères de la Sécurité des deux pays, après des négociations, les migrants ont été transportés en autobus vers un refuge situé de l’autre côté de la frontière, au Costa Rica.
Ils subiront des contrôles biométriques pour vérifier leurs antécédents criminels avant d’être rapatriés, soit par avion, soit par bateau, vers leur pays d’origine. Le ministère de la Sécurité panaméen a précisé dans un communiqué que cette mesure visait à garantir un « flux migratoire ordonné, légal, humanitaire et sûr ».
Les migrants, dont plusieurs enfants, étaient arrivés depuis quelques jours au Costa Rica après un périple depuis le Mexique et d’autres pays d’Amérique centrale. Leur intention était de rentrer en Amérique du Sud en passant par le Panama. Certains d’entre eux avaient traversé la jungle du Darien, à la frontière entre le Panama et la Colombie, un passage réputé pour sa dangerosité. Selon les statistiques officielles, environ 2 500 migrants l’ont franchie depuis le début de l’année, soit une baisse de 95 % par rapport à la même période l’année précédente.
Un migrant, sous couvert d’anonymat, a déclaré : « Nous poursuivions un rêve et une mission qui n’ont pas abouti, et maintenant nous rentrons chez nous. » Un autre, Andrés Paredes, a expliqué avoir décidé de rebrousser chemin « par peur de souffrir de la faim, de dormir dans la rue, et finalement ne pas pouvoir entrer aux États-Unis. »
D’autres migrants ont exprimé leur frustration face à la situation aux États-Unis, citant des politiques d’immigration de plus en plus strictes. En effet, Donald Trump a annoncé sa volonté de mener « la plus grande opération d’expulsion de masse de l’histoire », tandis que le Mexique déploie actuellement 10 000 agents de la Garde nationale à sa frontière avec les États-Unis.