Dans son rapport 2024 sur le développement économique en Afrique, l’ONU affirme que le continent a le potentiel de devenir un moteur clé du commerce mondial. Présenté par Rebeca Grynspan, secrétaire générale de la CNUCED, et Souleymane Diarrassouba, ministre ivoirien du Commerce, ce rapport met en avant les nombreuses opportunités qu’offre l’intégration régionale, les investissements et le commerce pour le futur économique de l’Afrique.
Bien que l’Afrique fasse face à de nombreux défis – tels que la volatilité des marchés, une dette élevée et des infrastructures insuffisantes –, l’ONU estime que ces problèmes peuvent être transformés en leviers de développement. Grynspan a souligné que ces défis offrent l’opportunité de réinventer l’avenir économique du continent, en mettant l’accent sur des réformes audacieuses et des investissements stratégiques. L’adoption complète de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) est vue comme un levier essentiel pour renforcer la compétitivité de l’Afrique sur la scène mondiale.
La mise en œuvre intégrale de la ZLECAf pourrait, selon la CNUCED, créer un marché de 3400 milliards de dollars. Pour exploiter pleinement ce potentiel, l’Afrique doit investir dans ses infrastructures – notamment dans les domaines du transport, de l’énergie et des technologies de l’information. Le rapport insiste aussi sur la nécessité de simplifier les procédures douanières et de soutenir l’industrialisation par des mesures incitatives, comme des allégements fiscaux et des prêts accessibles pour les producteurs locaux.
L’ONU met également en lumière la dépendance excessive des économies africaines aux exportations de matières premières. Près de la moitié des pays du continent dépendent de ces produits pour plus de 60 % de leurs revenus d’exportation, ce qui les rend vulnérables aux fluctuations des prix mondiaux. Pour contrer cette dépendance, le rapport suggère de diversifier les exportations et de renforcer le commerce intra-africain.
La question des infrastructures reste également cruciale : le coût du commerce en Afrique est deux fois plus élevé que la moyenne mondiale, en grande partie à cause de la faiblesse des infrastructures. Le rapport préconise donc des investissements massifs dans ces secteurs pour réduire les coûts et stimuler les échanges commerciaux.
Enfin, les petites et moyennes entreprises (PME), qui représentent 80 % des emplois en Afrique, font face à des obstacles importants. L’accès limité au financement et des infrastructures inadaptées freinent leur développement. Le rapport recommande de renforcer l’accès au crédit, d’améliorer la gestion des risques et d’étendre les chaînes d’approvisionnement régionales pour garantir la croissance et la résilience de ces entreprises vitales pour l’économie du continent.