Le ministre nigérien des Affaires étrangères, Bakary Yaou Sangaré, a exprimé, le samedi 8 février, son désaveu concernant l’isolement du Niger et les « manœuvres hostiles » dirigées contre le pays par l’Union Africaine, notamment lors d’un sommet à Brazzaville. Il a réaffirmé la volonté du Niger de renforcer ses liens avec le Burkina Faso et le Mali au sein de la Confédération des États du Sahel (AES).
Dans une interview accordée à la chaîne Télé Sahel, Bakary Yaou Sangaré a dénoncé l’exclusion de la délégation nigérienne sous la pression du président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat. Il a rapporté que, alors que le Premier ministre s’attendait à être convié, un membre de la délégation a annoncé l’annulation de cette participation, ce qui fait partie, selon lui, d’une série de tensions diplomatiques que le pays traverse.
Le ministre a également abordé les sanctions imposées par la CEDEAO, comprenant un embargo et la menace d’une intervention militaire, soulignant que ces mesures sont le reflet de l’adversité régionale à laquelle le Niger fait face depuis le coup d’État du 26 juillet 2023. En réponse à cette situation, le Niger a opté pour un rapprochement stratégique avec le Burkina Faso et le Mali, en consolidant leur alliance dans le cadre de l’AES.
Bakary Yaou Sangaré a indiqué que, face à ce climat hostile, le Niger et ses alliés ont pris la décision de ne plus participer à certains forums internationaux où leur présence est ignorée ou non respectée. Il a ajouté qu’ils avaient également imposé de ne plus permettre de discussions à leur sujet en leur absence.
Enfin, le ministre a réaffirmé l’engagement du Niger à mener une diplomatie fondée sur le respect mutuel, la souveraineté nationale et le rejet de toute forme d’ingérence étrangère.