L’agence fédérale responsable de la recherche médicale aux États-Unis a annoncé une réduction significative des fonds alloués aux universités et centres de recherche, une décision vivement critiquée par la communauté scientifique et académique.
Le National Institutes of Health (NIH) a déclaré, le 7 février, qu’il limiterait à 15% le financement des « frais indirects » associés aux projets de recherche, loin des « 60% ou plus » que certains instituts facturent actuellement.
L’agence a précisé que cette mesure permettrait d’économiser plus de 4 milliards de dollars, une annonce qui n’a pas tardé à susciter des inquiétudes. Un porte-parole de l’université Johns Hopkins a notamment souligné que ces fonds étaient essentiels pour financer des équipements, des infrastructures et du personnel de soutien, tels que les ordinateurs servant à la conservation des données cliniques.
Il a exprimé des préoccupations quant à l’impact potentiel de cette décision sur la recherche scientifique et médicale aux États-Unis, notamment dans des domaines cruciaux comme le cancer et les maladies neurodégénératives.
Matt Owens, président du COGR, une association d’instituts de recherche, a dénoncé cette initiative, la qualifiant de « moyen infaillible pour paralyser l’innovation et la recherche ». Il a également averti que cette mesure nuirait à la position concurrentielle des États-Unis sur la scène mondiale.
De son côté, Jeffrey Flier, ancien doyen de la faculté de médecine de Harvard, a estimé que cette décision visait à affaiblir les institutions de recherche et la recherche biomédicale en général, entraînant « le chaos » dans le domaine.
Les scientifiques ont également exprimé leurs inquiétudes face à une gestion de plus en plus opaque des données par les autorités fédérales, notamment la suppression de certaines données épidémiologiques importantes de leurs sites.
La Maison Blanche a justifié cette réduction en pointant une différence de financement entre les fonds publics et privés. Elle a expliqué que les fondations privées financent les frais indirects à un taux bien inférieur à celui du gouvernement, et que les universités acceptent volontiers ces subventions privées.