Mali : de nouvelles réformes pour réformer l’état civil, les télécommunications et renforcer l’identité nationale

En Conseil des ministres, hier, 5 février 2025, sous la présidence du Général Assimi Goïta, le Gouvernement malien a adopté plusieurs mesures destinées à transformer des secteurs clés du pays. Ces réformes couvrent des domaines variés, de la modernisation de l’état civil à la révision des taxes sur les télécommunications, en passant par des fonds pour les infrastructures et des initiatives symboliques pour affirmer l’identité nationale.

Parmi les mesures phares, la création d’une Agence nationale de Sécurisation des actes d’état civil se distingue. Son objectif est de numériser et authentifier électroniquement les documents officiels, avec déjà près de 9 millions d’actes traités depuis 2009. L’État a investi 5 milliards de f CFA (environ 8 millions USD) dans ce processus, visant à garantir la fiabilité des registres et à résoudre les problèmes rencontrés jusque-là.

Le gouvernement a également décidé de réformer le Fonds d’Entretien Routier, en redéfinissant la nomination de son Président du Conseil d’Administration pour améliorer la gestion de ce fonds, indispensable à l’entretien d’un réseau routier de plus de 23 000 km. Ce réseau nécessite un entretien annuel estimé à 70 milliards de f CFA (environ 112 millions USD).

Concernant le secteur des télécommunications, le gouvernement a opté pour une augmentation de la Taxe sur l’Accès au Réseau des Télécommunications (TART), qui passe de 5 à 7 %. Ce secteur représente environ 4 % du PIB national, soit environ 620 milliards de FCFA (près d’un milliard USD) en 2024. Cette hausse est destinée à financer divers projets d’infrastructure et de développement.

De plus, une nouvelle contribution spéciale de solidarité et une taxe sur certains produits et services ont été introduites dans le cadre du Programme de Transition fiscale de l’UEMOA. Les recettes de ces taxes serviront à financer des programmes sociaux et de développement.

Pour soutenir les projets d’infrastructure, un Fonds de Soutien aux Projets d’Infrastructures de Base a été créé, financé en partie par des prélèvements sur les services de téléphonie mobile et les transferts d’argent via mobile money. Ce fonds vise à réduire le déficit d’accès à l’électricité, une problématique qui touche encore 55 % de la population, selon la Banque Mondiale.

En parallèle, le gouvernement malien a mis en place un cadre de concertation pour mieux organiser les transferts financiers de la diaspora, représentant 7 % du PIB. Cette initiative a pour but de renforcer la participation des Maliens de l’extérieur au développement du pays.

Enfin, dans un souci de réaffirmation de la souveraineté et de valorisation de l’héritage culturel, le gouvernement poursuit son projet de renommage des lieux publics, lancé fin 2024. Ainsi, plusieurs sites emblématiques ont été rebaptisés, comme la « Place des Explorateurs », désormais appelée « Place Mali TIEBAW », et le « Boulevard du Soudan français », devenu « Boulevard Modibo Kéïta ». Ces changements visent à gommer les traces du passé colonial et à honorer des figures historiques maliennes et africaines.

À travers ces réformes, le gouvernement malien entend à la fois moderniser le pays, renforcer l’identité nationale et consolider les bases d’un nouveau modèle de gouvernance, alliant développement économique et affirmation de la souveraineté.

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